Alerte rouge écarlate : Les pirates sont entrés en baie de Douarnenez

Le 22 juin 2022, à Douarnenez, un énorme navire de croisière de luxe, le Scenic Eclipse, aussi qualifié de « yacht d’expédition le plus luxueux du monde » de la compagnie Scenic Luxury Cruises & Tours, jette son ancre en baie de Douarnenez, et ce, dans le plus grand des calmes.

Quelle fâcheuse surprise nous avons eu en voyant, fièrement prostré en face de notre bon vieux port de pêche du Rosmeur, cette espèce de vaisseau profilé de 10 étages, venant débarquer ses quelques 228 passagers ultra fortunés, surement impliqués dans d’autres actions que la protection environnementale pour parvenir à se payer un modeste billet à 13.000€.

Même les poussins goélands ont halluciné depuis leur toit, certains sont même tombés de leur nid.

Une dizaine de restaurants, des hélicoptères, un sous-marin, un spa sur-luxueux… Certains trouvent visiblement le temps et l’argent pour se distraire et financer le ravage, alors qu’il y a seulement une semaine, de l’Inde au Mexique en passant par l’Europe et la Bretagne, des incendies se déclenchaient de toute part, les nappes phréatiques, vides, entrainaient un stress hydrique généralisé.

Mais nous ne sommes pas vraiment surpris.e.s, n’est-ce pas ?

Qu’est-ce que ce phénomène nous inspire, et surtout, qu’est-ce qui fait qu’il nous inquiète ici, à Douarnenez, mais aussi partout ailleurs ?

La qualité de l’eau en baie de Douarnenez est déplorable. Des plages se ferment à nouveau pour pollution, des algues continuent de proliférer et de s’étaler sur nos estrans pour y pourrir, et c’est à peine si on ose tremper un orteil dans la mer après ces pluies orageuses diluviennes qui ont tout lessivé.

De leur côté, sans aucun scrupule, ils viennent cramer leurs 2000L de fioul lourd par heure, chargés en souffre, monoxyde de carbone et particules fines, dans notre baie déjà bien abimée. Le tout, en surplombant nos côtes depuis leurs piscines à débordement et leurs déchets qui s’entassent dans la cale.

Quid de leurs eaux usées ? Une majorité d’entre elles sont rejetées en mer directement. On n’est pas allé vérifier, mais que ce soit dans notre baie, ou au large, est-ce acceptable ?

Nous sommes la population locale de ce territoire et nous estimons avoir un droit de regard sur la manière dont le tourisme s’inscrit ici. Nous refusons par conséquent d’être la Venise Penn sardin, un parc d’attraction pour riches pollueurs se baladant dans leur tour d’ivoire flottante, débarquant comme cela leur sied. Nous ne sommes ni un zoo,…

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Auteur: lundimatin