#AlerteMytho n°1 : analyse du discours de Julien Denormandie dans l’émission BackSeat

Le 9 décembre, Julien Denormandie, actuel ministre de l’Agriculture, intervenait dans l’émission BackSeat de Jean Massiet sur Twitch. Durant près de 2h, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a argumenté en s’appuyant soit sur des approximations soit sur des contre vérités. Il en a répété certaines lors de son passage au 13/14 de France Inter le 4 janvier. Il est donc primordial de confronter aux faits ces propos , qui seront sans doute souvent répétés au cours des prochains mois.

La vidéo pointe les messages les plus problématiques et l’article ci-dessous précise les faits: :

Un grossissement des chiffres et des faits

Lors de l’interview sur Twitch, Julien Denormandie partage différents chiffres qui sont faux.

Le bio

Il affirme que la production de bio a doublé or d’après l’Agence Bio, les surfaces n’ont été multipliées que par 1,5. Cette nuance peut paraître minime mais en nombre d’hectares que cela représente, la différence est énorme. Grossir ainsi les chiffres ne permet pas de se rendre compte du véritable chemin à parcourir pour parvenir à cette transition.

L’agriculture de conservations des sols (ACS)

Qu’est ce que l’ACS ?

D’après l’APAD (Association pour la promotion d’une agriculture durable), l’ACS se situe “entre agriculture conventionnelle et agriculture biologique. Elle place le sol au cœur du système de production et s’appuie sur 3 piliers complémentaires : une couverture permanente du sol, un semis sans travail du sol et une diversité et rotations des cultures”. Elle implique – dans sa forme conventionnelle – nécessairement le recours à un désherbant chimique lors des inter-cultures.

Le ministre affirme que l’ACS représente 20% des terres cultivées. Cependant, la seule source que nous avons trouvé qui relate cette donnée est un article de la France Agricole qui présente les résultats d’un sondage basé sur 405 répondants (ce qui est loin de représenter tous les acteurs de l’agriculture). L’APAD, qui promeut l’ACS, estime que seulement 4% des agriculteurs français la pratique.

Julien Denormandie met aussi en avant la capacité de stockage de carbone dans les sols grâce à l’ACS. Néanmoins, bien qu’il y ait réellement un bénéfice sur la quantité de carbone stockée avec cette pratique, différentes études viennent mettre en perspective cette réalité face à la pratique de l’agriculture biologique. Une étude menée par Denis Anger en 2008…

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Auteur: nadine