C’est un nouveau coup dur pour la liberté de la presse en Algérie. Le journaliste français spécialiste de football Christophe Gleizes a été condamné ce dimanche 29 juin à sept ans de prison ferme en Algérie pour être entré sur le territoire avec un visa touristique, ainsi que pour « apologie du terrorisme » et « possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national ».
Passionné de football et collaborateur des magazines So Foot et Society, Christophe Gleizes se rend en Algérie en mai 2024 pour réaliser deux reportages et une interview. Il est arrêté le 28 mai 2024 à Tizi Ouzou, placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire national algérien. Sur quoi les accusations du régime se fondent-elles ? Sur des échanges avec le responsable du club de football local, par ailleurs responsable du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, classé organisation « terroriste » par les autorités algériennes en 2021.
« Ces dernières accusations, sans fondement et totalement réfutées, sont dues au fait que le journaliste avait eu des contacts, en 2015 et 2017, avec le responsable du club, bien avant cette catégorisation par les autorités algériennes », rappelle RSF. Christophe Gleizes contacte à nouveau l’homme en 2024, pour préparer un reportage sur les heures de gloire du club, le JSK (Jeunesse sportive de Kabylie) dans les années 1980. « Un échange dont Christophe Gleizes ne s’est jamais caché, ce que démontrent les éléments de l’enquête », souligne RSF.
Franck Annesse, fondateur du groupe de presse So Press, dénonce une décision « totalement injuste ». « Il est important que tout soit mis en œuvre, y compris politiquement et diplomatiquement pour que la justice l’emporte et que Christophe puisse retrouver ses proches et sa rédaction », a-t-il ajouté. « Comment, en effet, justifier qu’un journaliste qui exerce…
Auteur: Rédaction