Algérie, un bilan du Hirak 

À l’approche du 3ème anniversaire du Hirak algérien commencé le 22 février 2019 et qui s’était étiré sur plusieurs mois, nous publions ce bilan du Hirak écrit par des caramades marxistes algériens qui préfèrent garder l’anonymat. Déclinant une analyse sociologique et politique fine du Hirak, ce texte qui se présente comme un bilan déploie également une réflexion multiscalaire sur les enjeux socio-économiques, démocratiques et anti-impérialistes, et leur complexe articulation, dans le contexte algérien, offrant au demeurant un cadre d’analyse intéressant pour penser les soulèvements sociaux dans les pays du Sud.

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Pourquoi effectuer un bilan

1. La nécessité d’un bilan du Hirak s’impose car si l’esprit du Hirak anime toujours des dizaines de milliers de militants et de citoyens dans le pays et dans la communauté algérienne à l’étranger, ce mouvement, en tant que force matérielle objective incarnée par des manifestations hebdomadaires, a disparu.

Certes, l’aggravation de la situation sociale de millions de travailleurs et de citoyens de condition modeste à la suite de l’accélération de la politique libérale du gouvernement, d’une part, et de la politique de répression et de passage en force du Pouvoir, d’autre part, pourraient provoquer une nouvelle explosion populaire. Mais les phénomènes sociaux et politiques sont complexes et ne se produisent pas toujours de façon mécanique.

Aussi et sans exclure a priori la possibilité d’une nouvelle explosion sociale et/ou politique, il s’avère indispensable de commencer par acter la fin de la séquence Hirak de 2019-2021. Plus vite cette réalité sera assumée, plus vite il sera possible de se tourner vers l’avenir afin de réfléchir aux nouvelles conditions de lutte post-Hirak, c’est-à-dire aux enjeux de la nouvelle situation politique, aux défis à relever et aux tâches qui en découlent.

2. Ce bilan s’avère d’autant plus urgent à dresser qu’il s’agit de tirer des leçons, des enseignements de cette puissante intifada, d’en mesurer les limites, d’en appréhender les contradictions et d’effectuer un examen critique de l’insertion et de la pratique des différentes forces politiques et sociales en son sein. Cela doit permettre d’éviter de commettre à l’avenir les mêmes erreurs, voire les mêmes fautes, de mieux connaître les forces en présence avec leurs points forts et leurs points faibles et d’être mieux armés pour faire face aux défis de la nouvelle situation[1] qui, contrairement à ce que…

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Auteur: redaction