Allemagne : les écologistes sont déçus, mais pourraient revenir au gouvernement

Berlin (Allemagne), correspondance

Qui dirigera l’Allemagne après la chancelière conservatrice Angela Merkel ? Nul ne le sait encore. Les Allemands se sont réveillés lundi 27 septembre dans le brouillard après une longue nuit de dépouillement pour les élections législatives fédérales. Aucun parti n’a obtenu la majorité absolue pour gouverner seul, ni même une avance incontestable sur ses concurrents. Les sociaux-démocrates (SPD), emmenés par Olaf Scholz, font leur grand retour sur la scène politique et arrivent en tête, à 25,7 %, en hausse de 5,2 points par rapport aux dernières élections en 2017. Les conservateurs (CDU) d’Armin Laschet les talonnent à 24,1 %, en recul de 8,8 points.

Dès les premières projections hier soir, les deux candidats à la chancellerie revendiquaient donc la légitimité de former une coalition pour gouverner. « Le poker des coalitions a commencé », commente le magazine Der Spiegel. Mais avec quels autres partis ? Pas la formation d’extrême-droite AfD : elle a certes obtenu 10,3 % (- 2,3 points par rapport à 2017), mais le « cordon sanitaire » tient en Allemagne. Ce ne sera pas non plus avec la gauche radicale : Die Linke enregistre un trop petit score pour cela, à 4,9 %.

Les « faiseurs de chancelier »

Reste les partis arrivés en troisième et quatrième position : les écologistes d’Annalena Baerbock et les libéraux de Christian Lindner sont considérés comme les « Kanzlermacher », les « faiseurs de chancelier », autrement dit ceux qui départageront Olaf Scholz et Armin Laschet. À condition toutefois qu’ils trouvent un terrain d’entente, ce qui n’est pas évident : les Grünen, de centre-gauche, veulent investir massivement dans les infrastructures publiques, introduire un impôt sur la fortune, augmenter les allocations familiales, conditionner toute nouvelle loi au respect de l’accord de Paris sur le climat. A contrario, le parti libéral FDP veut baisser les impôts des plus riches, laisser les « forces du marché » décider seules du développement des énergies renouvelables et de la sortie du charbon, et refuse que l’État s’endette. Durant la campagne, les écologistes ont prévenu qu’ils souhaitaient gouverner avec le SPD ; les libéraux préfèrent la CDU. Christian Lindner a même déjà choisi son poste : il veut devenir ministre des Finances, à prendre ou à laisser.

Les deux partis sont cependant unis par la même volonté de gouverner. Hier soir, lors du débat entre les candidats diffusé sur la télévision…

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Auteur: Violette Bonnebas (Reporterre) Reporterre