En France, comme ailleurs, la pandémie de Covid-19 a poussé les gouvernements à ouvrir grande leur bourse pour protéger l’économie, sauver des emplois, préserver des entreprises de la faillite. Près de 300 milliards d’euros de prêts garantis par l’État, un plan d’urgence à 110 milliards d’euros, dont 7 milliards d’euros pour Air France et 5 milliards pour Renault, un plan tourisme, un plan automobile, un plan aéronautique, pour la relocalisation industrielle, des baisses d’impôts, un plan de relance annoncé à 100 milliards… Les sommes affichées sont d’une ampleur inédite. Elles profitent largement aux grands groupes et à leurs actionnaires, beaucoup moins aux salariés.
Relance de l’économie : des actionnaires très peu mis à contribution
En pleine période de pandémie et de confinement du pays, les multinationales du CAC40 auraient dû annoncer de nouveaux records en matière de versement de dividendes, au moment de leurs assemblées générales annuelles : 53,2 milliards d’euros, sans compter les rachats d’actions. Très vite, conscients que ces annonces ne seraient pas perçus favorablement par l’opinion, les pouvoirs publics et les organisations professionnelles ont multiplié les appels à la modération. Le gouvernement français, après moult tergiversations, a consenti à faire du non versement de dividendes et de rachats d’actions une condition formelle pour bénéficier d’un prêt garanti de l’État ou d’un report de cotisations, mais pas pour bénéficier du chômage partiel ou de l’appui des banques centrales. L’AFEP, lobby du CAC40, a finalement « recommandé » à tous ses membres de réduire leurs dividendes prévus de 25 %.
Ces demandes ont été très diversement suivies. Seul un petit tiers du CAC40 (treize firmes) a annulé ou suspendu le versement des dividendes initialement prévus. Il s’agit essentiellement des grandes banques (BNP Paribas, Crédit agricole, Société…
Auteur: Maxime Combes, Olivier Petitjean
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