Le silence actuel des intellectuels, des penseurs, des artistes et des adorateurs de sorcières ne commencerait-il pas à se faire assourdissant. Ce que l’état d’urgence post-attentat n’avait pas totalement réussi à endormir, c’est à croire que l’état d’urgence sanitaire le fait d’une caresse.
Personne n’a les réponses aux montagnes de questions que la situation pose – d’où vient ce virus, qui est-il, que fallait-il faire, que faut-il continuer à faire, comment soigner, quelle priorité, qui ment, qui dit vrai, qui décide, qui croire, etc. Donc la réserve initiale de ceux qui essaient de réfléchir posément est en l’occurrence légitime et bienvenue. Mais réserve à quel point et pour combien de temps ? Relativiser la brutalité des mesures jusqu’à quand ? Car la brutalité n’a pas toujours besoin de coups : l’absurde sans complexe aussi est brutal. Du côté de la gouvernance, on ne sait pas et dans le doute, on va au plus strict et au plus sévère, en éradiquant tout souci de cohérence. Ce réflexe est-il bien interrogé ? Est-il bien normal ?
Toute comparaison avec ce qui serait franchement plus grave, plus inquiétant, avec quoi au final ce n’est « pas comparable » (« Allez en dictature, vous verrez »), est souvent la page une de l’auto-censure. Il faut une certaine mauvaise foi pour prétendre (ou se contorsionner pour se convaincre) qu’il est anecdotique que des gamins et gamines de 11 ans s’apprêtent, pour une période indéterminée, à passer sept ou huit heures par jour masqués dedans comme dehors, là où beaucoup de leurs forces passe déjà dans la concentration intellectuelle et la sociabilisation : à l’école. L’absolue nécessité d’une mesure aussi lourde serait-elle prouvée, a-t-on quand même le droit d’émettre l’idée qu’elle soit discutable ? Ou toute discussion est-elle ajournée ?
Sur le masque, n’est-il pas étrange et révélateur que seule la…
Auteur : lundimatin
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