Amazon France condamné à une amende inédite de 32 millions d’euros pour surveillance des salariés

Selon la CNIL, le recueil des données par des scanners qu’utilisaient les employés des entrepôts pour traiter les colis constitue un « système de suivi de l’activité et des performances excessif conduisant le salarié à devoir potentiellement justifier de chaque pause ou interruption ».

Chaque salarié des entrepôts est muni d’un scanner pour documenter en temps réel les tâches qui lui sont assignées. Les scanners enregistrent les temps d’inactivité supérieurs à 10 minutes, ainsi que le rythme de traitement des colis.

La CNIL juge également « excessif de conserver toutes les données recueillies par le dispositif ainsi que les indicateurs statistiques en découlant, pour tous les salariés et intérimaires, en les conservant durant trente et un jours ».

Trois indicateurs enregistrés par les scanners ont étés jugés illégaux par la CNIL : le « stow machine gun » qui note lorsqu’un article est scanné « trop rapidement » (en moins de 1,25 secondes après avoir scanné un autre article), l’« idle time » qui signale lorsqu’un scanner est inactif pendant plus de 10 minutes, et un dernier qui mesure le temps écoulé « entre le moment où l’employé a badgé à l’entrée du site » et celui où il a scanné son premier colis.

Selon l’instance, ce système conduit les salariés à justifier toute interruption de l’activité de son scanner, même de trois ou quatre minutes, ce qui signifie qu’une pression continue pèse sur eux.

Dans un communiqué, le groupe a déclaré être en profond désaccord avec les conclusions de la CNIL, qu’il estime incorrectes, et se réserve le droit de faire appel. Il bénéficie de deux mois pour formuler un recours devant l’État.

D’après Amazon : « L’utilisation de systèmes de gestion d’entrepôt est une pratique courante du secteur : ils sont nécessaires pour garantir la sécurité, la qualité et l’efficacité des opérations et pour assurer le suivi des…

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Auteur: Maïté Debove