Amazonie : record de déforestation en janvier

Pas de répit pour la forêt amazonienne. Alors que la saison des pluies de décembre à avril offre habituellement une trêve, la déforestation a repris de plus belle début 2022. Elle est même « hors de contrôle », selon les termes de Greenpeace Brésil. « Entre le 1er et le 31 janvier, les systèmes de surveillance ont fait état de 430 km2 de forêts déboisés, soit une augmentation de 418 % par rapport à janvier 2021 », a alerté l’ONG dans un communiqué le 11 février. Depuis le début des mesures de l’Institut national de recherche spatiale (INPE) brésilien en 2016, jamais de tels chiffres n’avaient été enregistrés en janvier. Les États du Mato Grosso, du Rondônia et du Parà situées au centre et à l’ouest du Brésil concentrent le plus grand nombre de cas recensés de déforestation.

Des chiffres qui font écho aux niveaux de déforestation records observés depuis l’arrivée au pouvoir de Jaïr Bolsonaro. Dans les estimations officielles publiées en novembre 2021, le gouvernement brésilien faisait état d’une perte de 13 000 km2 de forêts en un an, une superficie supérieure à celle de l’Île-de-France dans son ensemble. Selon les données de l’INPE, la déforestation a augmenté de près de 22 % entre août 2020 et juillet 2021. Si l’on compare ce chiffre à la moyenne de la décennie précédente, la déforestation a quasiment doublé.

La forêt amazonienne ne remplit plus son rôle de puits de carbone

Alors que le Giec (le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) doit rendre son rapport relatif aux vulnérabilités des sociétés humaines, des écosystèmes et des systèmes économiques face au changement climatique le 28 février, ces nouvelles données concernant la plus grande forêt tropicale — un puits à carbone majeur — inquiètent. « Sur les cinq dernières années, par rapport à la période 2001-2005, on observe un doublement des émissions de CO2 liées à la déforestation », explique à Reporterre Philippe Ciais, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement. « Et ce, dans tous les tropiques, pas uniquement en Amazonie. »

Ces émissions liées à la déforestation ne reflètent qu’une partie du problème en Amazonie, souligne le chercheur. Car la déforestation s’accompagne d’une dégradation de la forêt. Des arbres partiellement brûlés, une forêt fragmentée ou l’extraction de certaines essences détériorent l’équilibre de la forêt tropicale. Résultat : une forêt dégradée absorbe…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Violaine Colmet Daâge Reporterre