« Territoire continental majeur en matière d’entrepreneuriat et d’innovation », « pays central pour le gaz naturel et la production d’énergie », « acteur diplomatique important de la scène internationale »… Que ce soit dans les communications officielles de l’administration ou sur les chaînes de télé, comme le très gouvernemental Canal Algérie, le message est clair : l’Algérie veut être une puissance régionale autant que mondiale.
L’Algérie entend se positionner en leader pour les pays africains.
Économique d’abord : l’Algérie est un grand pays de production d’hydrocarbure, production sur laquelle elle assoit sa richesse. Elle représente, selon la Banque mondiale, 14 % du PIB, 86 % des exportations et 47 % des recettes budgétaires entre 2019 et 2023. La croissance du secteur (+4 % en 2023 due à la conjoncture mondiale et à la hausse des prix) lui permet de monter sur le podium des plus grandes économies africaines. Mais l’Algérie ne compte pas s’en tenir là : elle a engagé depuis quelques années une diversification de son économie avec un triplement de ses exportations hors pétrole et gaz, notamment grâce à une attention particulière à son agriculture et son industrie.
Tensions et atouts
Relancé il y a peu par le gouvernement algérien, le projet de gazoduc transsaharien avec le Nigeria est symptomatique de la volonté de construire « un axe régional et de projection à la fois vers l’Afrique et vers l’Europe », comme le rappelle Brahim Oumansour, chercheur associé à l’Iris et directeur de l’Observatoire du Maghreb. Mais l’Algérie ne veut pas se contenter d’être un trait d’union : elle entend aussi se positionner en leader pour les pays africains.
Lors du dernier sommet de l’Organisation des producteurs africains de pétrole (Appo), le ministre de l’Énergie a affiché l’ambition nationale…
Auteur: Pablo Pillaud-Vivien