Amnesty International, les droits de l’homme et la contre-insurrection

Le 29 septembre 2020, Amnesty International a publié son dernier rapport, intitulé Arrêtés pour avoir manifesté. La loi comme arme de répression des manifestants pacifiques en France. Comme d’habitude, les conclusions du rapport seront reprises par les grands médias nationaux sans aucune distance critique – s’ils en étaient capables, cela se saurait. Comme d’habitude, ce rapport confortera « la gauche » et « les humanistes » : « on vous avait bien dit qu’il y avait un problème dans ce pays ».

Comme d’habitude, l’autorité morale, quasi-sacerdotale des organisations de défense des droits de l’homme se suffira à elle-même. Personne ne lira le rapport, mais tout le monde s’émouvra : « si Amnesty dit qu’il y a un problème, alors ça doit être sérieux ».

Mais pour quiconque ne considère pas la politique comme une simple sphère de discussion, pour quiconque « agir politiquement » ne se résume pas à exprimer son opinion mais précisément à agir – bref, pour quiconque prend la politique et le monde dans lequel nous vivons au sérieux, ce rapport apparaît tout de suite extrêmement problématique. Et cela dès le sous-titre : « la loi » est une « arme de répression des manifestants pacifiques », dit l’organisation de défense des droits de l’homme. La critique que formule le rapport, c’est donc que « la loi » est utilisée comme une arme de répression de ceux qui, dans l’espace public, ne font que parler, s’exprimer, faire part de leur opinion, en marchant si le cœur leur en dit – les inoffensifs, en somme. Et comment pourrait-on justifier que l’appareil d’État s’abatte sur de telles personnes qui, précisément, n’ont rien fait sinon s’exprimer ? Les opinions de ces manifestants pacifiques ne devraient-elles pas donner lieu à un débat d’idées plutôt…

Auteur : lundimatin
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