Analyse : le concept d’empreinte carbone a-t-il été inventé par les pétroliers ?

L’empreinte carbone est un outil particulièrement efficace pour savoir si son mode de vie est compatible avec un monde soutenable. En cinq minutes et quelques clics, vous obtenez un résultat, traduisant votre participation plus ou moins grande au changement climatique. C’est ainsi que les résultats oscillent généralement entre 2 et 30 tonnes CO2eq/an, avec une moyenne française à environ 10 tonnes CO2/eq.

Mais cela fait des années que j’entends et lis que le concept d’empreinte carbone a été inventé et/ou popularisé par les grands groupes pétroliers. Que cela soit par des personnes bien ou mal intentionnées, bien ou mal informées, le constat est le même : il faut se méfier de cet outil, qui servirait les intentions des groupes pétroliers et ferait donc perdurer notre système basé sur les énergies fossiles. Des activistes climat aux politiques, ce concept d’empreinte carbone n’a pas que des alliés.

Qui a inventé le concept d’empreinte carbone ?

Avant que l’empreinte carbone ne soit la plus connue, c’est d’abord le concept d’empreinte écologique qui fut en vogue. Développé par William E. Rees et Mathis Wackernagel dans les années 90, on évalue le nombre de “Terres” qui seraient nécessaires si tous les habitants de la planète consommaient les ressources au même niveau que la personne qui calcule son empreinte écologique.

Ce concept comporte plusieurs limites importantes et est notamment plus compliqué à estimer que l’empreinte carbone, qui est généralement rapportée en tonnes d’émissions (équivalent CO2, CO2eq) par an. Il existe d’autres types d’empreintes (water footprint, land footprint, etc.), mais l’une, bien aidée par des marketeurs, va émerger bien plus vite et de façon définitive : l’empreinte carbone.

La propagande en marche : de British Petroleum à Beyond Petroleum

L’invention du concept d’empreinte carbone est une chose. Mais pour que le concept ait une signification pour le grand public et qu’il dépasse la recherche scientifique, il a fallu une aide extérieure. Cette aide extérieure est principalement venue de deux acteurs, British Petroleum (BP) et Ogilvy. Dès le début des années 2000, BP, l’un des plus grands producteurs d’énergies fossiles au monde, cherchait à redorer son blason et pour cela, il a choisi des méthodes éprouvées par l’industrie du Tabac.

En juillet 2000, BP a dépensé 200 millions de dollars de publicités pour annoncer leur changement de logo et slogan “Beyond Petroleum” (au-delà du pétrole). Un nouvel horizon, où BP…

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Auteur: Bon Pote