Analyse politique de l'économie [4/4]

Pour finir les vacances et donc les révisions, Jacques Fradin nous propose ce cas pratique : penser l’inégalité et la hiérarchie, depuis le concept de racisation.

La première partie de ces révisions estivales est accessible ici, la seconde et la troisième par-là->https://lundi.am/Analyse-politique-de-l-economie-3-4].

Comme les épisodes précédents de la série restaient, faute de place, théoriques ou abstraits, nous proposons un supplément, afin d’expliciter par un exemple, celui de « la racisation » (« racecraft »), les différentes analyses de l’inégalité, que nous avons précédemment développées (dans les épisodes 1 & 2).

L’ouvrage remarquable de Barbara Fields & Karen Fields, Racecraft ou l’esprit de l’inégalité aux États-Unis (2012, traduction française 2021) nous servira d’appui pour cette explicitation.
Où « la racisation » sera analysée comme une expression possible (et bien développée) d’une constitution sociale politique inégalitaire et hiérarchique.

Pour comprimer les thèses que nous développerons un tout petit peu (en renvoyant à l’ouvrage Racecraft pour une analyse complète) :
L’inégalité peut s’exprimer en termes de « racisation » ou de constitution politique de « races » ; l’inégalité précède toujours « la race » (« race » qui est une construction politique) ;
La reconstitution permanente de l’inégalité (l’accumulation primitive permanente) peut s’exprimer en termes de « guerre des races », forme particulière du « diviser pour régner ».
« Guerre des races » ou, plutôt, lutte pour la suprématie supposée « raciale », lutte pour la domination, en utilisant un prétexte « racial ».

Le despotisme est un gigantesque système hiérarchique reposant sur une classification inégalitaire minutieuse ; classification obsessionnelle dont nous avons vu, que dans le capitalisme, elle pouvait prendre une forme numérique.
L’imposition, de force, de la hiérarchie, également maintenue de force, conduit à un apartheid généralisé.
Les seigneurs dominants considèrent toujours les inférieurs dominés, state par strate, comme des « êtres à part », des êtres inférieurs, intermédiaires entre les « vrais humains » (les oligarques et toute strate supérieure) et les bêtes de somme. Souvent, même, ces « intermédiaires semi-humains » sont désignés comme des bêtes : brutes, sales, incultes.
Apparaît immédiatement le lexique social-politique de « la race » : les « êtres à part », ni…

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Auteur: lundimatin