Anarchistes et guerre : Perspectives anti-autoritaires en Ukraine


En plus de nous, ce texte a été édité par plus d’une dizaine de personnes, dont des participant·es aux événements qui y sont décrits, des journalistes qui ont vérifié l’exactitude de nos affirmations, et des anarchistes de Russie, de Biélorussie et d’Europe. Nous avons bénéficié de nombreuses corrections et clarifications afin d’écrire le texte le plus objectif possible.

Si la guerre éclate, nous ne savons pas si le mouvement anti-autoritaire survivra, mais nous ferons notre possible pour que ce soit le cas. En attendant, ce texte est une tentative de déposer en ligne l’expérience que nous avons accumulée.

En ce moment, le monde discute activement d’une possible guerre entre la Russie et l’Ukraine. Nous devons préciser que cette guerre est déjà en cours depuis 2014.

Mais chaque chose en son temps.

Les manifestations de Maïdan à Kiev

En 2013, des manifestations de masse débutent en Ukraine, déclenchées par le passage à tabac par les Berkout (forces spéciales de la police) d’étudiants manifestant contre le président de l’époque, Viktor Ianoukovitch, et son refus de signer l’accord d’association avec l’Union Européenne. Ce tabassage a été un déclencheur pour de nombreux secteurs de la société. Il est devenu évident pour tout le monde que Ianoukovitch avait dépassé les bornes. Les manifestations ont finalement conduit à la fuite du président.

En Ukraine, on parle pour qualifier ces événements de la « Révolution de la Dignité ». Le gouvernement russe la présente comme un coup d’État nazi, un plan du département d’État étasunien, etc. Les manifestant·es formaient une foule hétéroclite : militants d’extrême-droite et leurs symboles, dirigeant libéraux discourant à propos des valeurs et de l’intégration européennes ; ukrainien·nes ordinaires sorti·es pour s’opposer au gouvernement, quelques militant·es de gauche. C’est le sentiment anti-oligarchique qui dominait parmi les manifestant·es, tandis que certains oligarques qui n’appréciaient pas Ianoukovitch finançaient la contestation. Ianoukovitch ayant, avec son cercle restreint, tenté de contrôler les grandes entreprises pendant son mandat, la contestation représentait pour certains oligarques une chance de sauver leurs affaires. De même, de nombreux·ses dirigeant·es de petites et moyennes entreprises ont participé au mouvement car les proches de Ianoukovitch ne leur permettaient pas de travailler librement, et leur extorquaient de l’argent. Les gens ordinaires étaient…

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Auteur: IAATA