Androcur : les tumeurs, le médicament et la lanceuse d'alerte

Selon les informations du Monde, deux requêtes ont été déposées le 7 mars devant le tribunal administratif de Montreuil, par des victimes de l’Androcur, un médicament inhibiteur d’hormones. L’Agence du médicament est mise en cause pour avoir tardé à informer correctement les patientes du risque de tumeurs du cerveau. Une femme, Emmanuelle Mignaton, avait lancé l’alerte il y a des années, après des tumeurs détectées en 2011. Le magazine normand Grand Format raconte ici son combat.

Les symptômes

C’est en 2011 que la vie d’Emmanuelle Mignaton-Huet commence à basculer. Celle qui est analyste financière à la Banque de France, à Poitiers puis à Caen, se sent très ralentie dans son travail. Elle souffre de maux de tête « terribles ». Son médecin ne semble pas la comprendre. « À chaque fois que je lui évoquais un symptôme, il détournait le problème. Mes maux de tête ? Ce sont des céphalées de tension parce que je travaillais trop, me disait-il. Mon mal à la jambe ? J’étais trop grosse, et il me prescrivait des séances de kiné qui ne changeaient rien. »

Au fil des ans, les symptômes s’aggravent et s’accumulent. Un matin, en 2017, Emmanuelle tente de saisir un verre. Sa main droite n’obéit pas. Cette fois-ci, son généraliste prend la mesure du problème. Il l’envoie faire une IRM cérébrale. L’examen détecte cinq tumeurs au cerveau, non cancéreuses. Ce qu’on appelle des méningiomes. Qui lui compressent le cerveau et provoquent ses troubles.

Le lien

D’où viennent ces tumeurs qui ont envahi son cerveau ? Le neurochirurgien Johan Pallud, qu’elle consulte à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, est formel : selon lui, ce sont les médicaments, notamment l’Androcur, qu’Emmanuelle prend depuis plusieurs années contre l’endométriose qui sont responsables. Emmanuelle a besoin de chiffres. Elle lui demande un pourcentage de probabilité. « 100% », lui répond Johan…

La suite est à lire sur: basta.media
Auteur: Simon Gouin (Grand Format)