Annuler la dette des pays du Sud, une solution à la crise climatique ?

Montée des eaux, incendies, cyclones, inondations, désertification, terres rendues impropres à la culture… Qui payera la facture ? C’est le dossier brûlant de la COP27, inscrit pour la première fois à l’agenda officiel des négociations, le 6 novembre, sous le nom de « pertes et dommages ». Une petite victoire pour les États du Sud, qui subissent de plein fouet les conséquences du changement climatique. 189 millions de personnes par an sont touchées par des conditions météorologiques extrêmes dans les pays en développement, selon un apport intitulé « Le coût du retard » de la Loss and Damage Collaboration — un groupe international de plus de 100 chercheurs, militants et décideurs —, repris par l’ONG Oxfam. En 2022, au Pakistan, plus de 1 700 personnes ont péri lors des inondations.

Ces catastrophes sont le résultat d’une crise climatique que les pays du Sud n’ont que peu contribué à provoquer, contrairement aux pays développés, responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre et du pillage des ressources naturelles. Face à ce qu’ils considèrent comme une « dette écologique » des pays du Nord, les pays du Sud réclament donc un mécanisme de compensation financière auprès des responsables. Une aide spécifique qui engloberait aussi bien les phénomènes climatiques brutaux (inondations, cyclones, etc.) que les effets à long terme du changement climatique.

Mais pour l’instant, ce type d’aide climatique n’a pas fait ses preuves et demeure critiquable. Dans le rapport « Les faux-semblants des financements climat », Oxfam dénonce les failles du dispositif de « financement climatique » lancé depuis 2009 à la COP de Copenhague, le Fonds vert : il s’agit d’une aide annuelle de 100 milliards d’euros versée par les pays les plus riches (dont la France) aux pays en développement à partir de 2020, pour les aider à faire face au changement climatique.

« 71 % de ces financements sont des prêts »

Un financement jugé en deçà des véritables besoins des pays en développement, selon Guillaume Compain, chargé de campagne climat et énergie chez Oxfam : « C’est plutôt entre 160 et 340 milliards de dollars par an dont ces pays auront besoin à l’horizon 2030. » Surtout, il dénonce l’effet pervers de ces aides climatiques qui, majoritairement financées par des prêts, contribuent finalement à creuser la dette des pays du Sud : « En réalité, 71 % de ces financements sont des prêts, ce qui pose problème. Cela implique de…

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Auteur: Scandola Graziani Reporterre