Antiterrorisme : en grève de la faim, il demande à se défendre dans la dignité

Le 8 décembre 2020, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) arrêtait neuf personnes à Toulouse (Haute-Garonne), Rennes (Ille-et-Vilaine), Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) et Cubjac (Dordogne). Quelques mois plus tôt, en avril 2020, le parquet national antiterroriste avait ouvert une information judiciaire visant un groupe « d’ultragauche » soupçonné de « projeter une action violente » contre les forces de l’ordre. Six hommes et une femme ont finalement été mis en examen le 11 décembre, pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle. Cinq personnes ont été incarcérées, dont Libre Flot. L’affaire est demeurée peu médiatisée, et le « projet » exact attribué à ces trentenaires est resté flou.

Selon Mediapart, la DGSI estime que Libre Flot, parti combattre Daesh avec les forces kurdes, de mars 2017 à janvier 2018, aurait mis sur pied une sorte de groupe armé à son retour en France. La justice leur reproche d’avoir manié des explosifs et des armes, s’appuyant entre autres sur des écoutes téléphoniques.

Tous les signataires de cette tribune sont à la fin de l’article.


Dimanche 27 février, un militant, placé en détention provisoire depuis quinze mois et maintenu illégalement sous le régime de l’isolement, a entamé une grève de la faim. Pour Libre Flot (son surnom), il s’agit du dernier moyen à sa disposition, aux risques de graves séquelles physiques, pour tenter de se défendre d’une accusation qu’il rejette avec force.

Il est en effet mis en examen, avec six autres personnes aujourd’hui sous contrôle judiciaire, dans une affaire d’« association de malfaiteurs terroriste ». Il s’agit de la première inculpation de ce genre visant un « groupe d’ultragauche » depuis la retentissante affaire dite « de Tarnac » en 2008, qui avait tourné au fiasco pour les services de renseignement et la justice antiterroriste et devait finir dix ans plus tard par une relaxe quasi générale.

Si les arrestations des sept inculpé·es du 8 décembre 2020 ont été moins médiatisées que celles de 2008, ce qui ressort du contenu du dossier dans la presse ne peut qu’interroger.

L’enquête, ouverte depuis dix mois au moment des arrestations, ne laisse apparaître aucune élaboration concrète de projet d’attentat — ni même d’une esquisse de projet —, mais seulement une bien vague « intention de s’en prendre aux forces de l’ordre ». Aucun projet précis, a fortiori aucun projet terroriste, et encore moins de…

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Auteur: Reporterre