Apaches de Romain Quirot

Le 29 mars dernier est sorti en salle le dernier film de Romain Quirot, Apaches. C’est le récit d’une vengeance féminine assez « classique » et consensuelle, comme une ombre qui hante le scénario et l’histoire de l’anarchie : une sorte de fable féministe historisante.

La séquence d’ouverture est étonnante : on s’attendait à découvrir la bande des apaches, ces bandits anarchistes de Belleville et on se trouve avec des ados qui dévalisent Sarah Bernard. En fait, on découvre les apaches depuis le point de vue d’une gamine des rues qui bosse pour eux. Mettre au centre du scénario une orpheline en marge c’est un peu surprenant. Même si le geste de mettre au premier plan une héroïne badass est grave à la mode, ça donne au film un côté intriguant.

Bon, après c’est un peu classique : la gamine est une victime totale. A la rue, voleuse par nécessité, son frère est tué étant gamin par la bande à Jesus. Elle décide de le venger et de devenir elle-même une apache. Billie poursuivra tout le long du film sa vengeance au nom des faibles parmi les faibles : femmes, orphelins, enfants.

Mais à travers cette vengeance féminine assez « classique » et consensuelle (ici par exemple la question du viol n’est pas vraiment posée) on peut voir se dessiner une sorte de fable féministe, ou du moins penser qu’une ombre féministe plane sur le scénario.

Les scénaristes qui se proposent de raconter les apaches – une bande de braqueurs virils en 1900 – font le choix (par conviction ou par intérêt, en tout cas sous une pression réelle) de mettre au centre du récit une femme. Les prostituées ont une place importante dans la cosmologie apache, l’héroïne n’hésite pas à tuer des hommes et notamment un commissaire de police avec une broche à cheveux (comme les féministes anglaises à la même époque). Bref, le féminisme radical, qui hante la société, hante le film au-delà du simple choix de mettre une…

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Auteur: dev