Apolitisme à géométrie variable à la tête des anti-pass montpelliérains

Le kinésithérapeute Christophe Derouch, en blouse blanche de médecin, lors de la manifestation du 7 août 2021 à Montpellier (DR)

Sur les groupes où discutent les anti-pass les plus actifs, ce ne sont pas les violences exercées dans la manif par des groupes d’extrême-droite qui sont condamnées, mais celles et ceux qui tentent d’alerter les leaders du mouvement à ce propos.

Les tensions étaient palpables samedi dernier, 7 août, au sein même de la manifestation contre le pass sanitaire. Mais cette tension se remarque aussi au sein des groupes Telegram (messagerie en ligne), tels que “LGR34 ” (Le Grand Réveil) ou “Résistance Actions Montpellier”, où discutent les franges les plus actives du mouvement. C’en est au point qu’une administratrice de groupe avertit une intervenante en ces termes : « Au fait, j’ai une vidéo de ta bande et toi en train de créer tensions et embrouilles (…) Une liste de noms et visages a été établie et à l’avenir vous ne serez plus autorisés à vous approcher trop près des organisateurs. J’aimerais également être en capacité de vous interdire d’approcher le restant des manifestants ». Plus loin est même précisé que des adresses ont été réunies.

Quelles sont donc ces méthodes d’intimidation ? Qui est donc visé par un tel recadrage ? Serait-ce les membres de la Ligue du Midi, ce groupe suprémaciste, raciste, sexiste, homophobe, qui recourt régulièrement à la violence physique ? Ce groupe dont les responsables traînent des casiers judiciaires très chargés, de ce fait ? Ce groupe qui, lors du rassemblement du 24 juillet, agressait et blessait des membres de l’Arme Révolutionnaire Marxiste (ARM) repérables à leur drapeau rouge ? Non. Richard Roudier, qui les dirige, peut écrire, sur le site d’extrême-droite Riposte laïque, que « par sa présence et celle de ses amis politiques, [son groupe] participe à la sécurité du cortège ». Cela, d’ailleurs, en respectant les consignes de non affichage partisan données par les organisateurs du mouvement, insiste-t-il. Du reste, il mentionne le rendez-vous préalable avec les Patriotes (le mouvement de Florian Phillipot, dissident du Rassemblement national) dont les tee-shirts sont d’ailleurs visibles dans la manifestation.

Pour l’administratrice de “Résistance Actions Montpellier”, ce sont les manifestants antifascistes qui, tentant d’alerter les organisateurs de la manifestation via le groupe Telegram, diffusent « de faux témoignages » et…

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Auteur: Le Poing