Appel à la mobilisation des philosophes et sociologues — Karen BRANDIN

En cette période troublée où il s’agit plus que jamais de faire société, je n’ai pas de mots, seulement des maux, pour décrire la déception immense qu’engendre l’inertie d’une majorité du corps enseignant et/ou universitaire et plus particulièrement du sous-corps des mathématiciens, garants pourtant du bon sens, de la rigueur, de la pondération ; de la logique aussi.

En d’autres temps, plus sombres encore, nous avons pourtant connu et admiré des mathématiciens engagés, combatifs (Poincaré, Grothendieck, Audin, Cartier…) qui ont su faire preuve de courage et défendre leurs convictions en dehors d’un cercle strictement confraternel. On pense notamment à l’intervention d’Henri Poincaré dans l’affaire Dreyfus à titre d’exemple.

Lavoisier avait tort finalement : tout se perd, rien ne se crée vraiment, mais tout au plus se transforme. Ou plutôt, se pervertit.

Nous avons décidément fait trop souvent et trop longtemps le choix confortable, mais pleutre, lâche, de briller par notre absence. Un silence qu’il est trop facile d’associer à de la sagesse ou de la prudence. Car c’est bel et bien l’indifférence qui nous guette.

Où étiez-vous Monsieur Villani, député de l’Essonne, médaille Fields 2010, lorsqu’il s’agissait de défendre nos droits fondamentaux en vous positionnant contre ce projet inique de passe vaccinal ? Vos concitoyens ont-ils moins de valeur à vos yeux que le destin, certes tragique, des poules en batterie ou l’avenir de la chasse à courre contre laquelle vous vous êtes fermement engagé ?

En tant qu’intellectuels, en tant que scientifiques, spécialistes des sciences dures et pourtant si humaines, on se devait de jouer un rôle majeur en dénonçant les manipulations honteuses dont nous sommes victimes depuis deux ans.

Celles, grossières, voire grotesques, des chiffres bien entendu, mais pas seulement.

Celles aussi, « rhétoriques » ou « sémantiques », à visée d’abrutissement des masses pour cause de sidération. On pense notamment au mot « pédagogie » alors que le peuple français n’est pas un peuple d’enfants ; à la confusion entre « cas » et « malades » et à la notion de « vaccin » pour qualifier une injection non immunisante (on commence d’ailleurs à amorcer prudemment une conversion : le vaccin ne serait plus un vaccin, mais plutôt un traitement pour essayer de rendre légitime son efficacité si éphémère).

Presque plus grave selon moi, nous entendons chaque jour…

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Auteur: Karen BRANDIN Le grand soir