Appel à une mobilisation féministe contre Bayer-Monsanto

De leur écologie ne sortent que quelques mesures cosmétiques visant à renforcer ce mensonge : la catastrophe est vivable. C’est, à Grenoble, une métropole apaisée qui cohabite avec le commissariat à l’énergie atomique. C’est, à Lyon, une mairie verte ceinturée d’usines chimiques qui héberge le siège social de Bayer/Monsanto. Ce sont ces élu·es qui, vomissant perpétuellement le discours de résilience, nous rendent co-gestionnaires du désastre. Nous refusons de croire que d’une pareille hypocrisie puisse naître une véritable écologie, c’est-à-dire la protection et la défense des liens intimes que nous entretenons avec nos milieux de vie. C’est dans la reconnaissance de ces liens que se joue l’écologie politique : en partageant la ville avec Bayer/Monsanto, nous y sommes lié·es et nous devons le combattre. Comme le dit Donna Haraway, « La technologie n’est pas neutre. Nous sommes à l’intérieur de ce que nous faisons, et c’est à l’intérieur de nous. Nous vivons dans un monde de connexions – et il importe de savoir lesquelles se font et se défont. »

Que nous enseigne le féminisme ? Il nous apprend à identifier nos ennemis intimes, à les combattre, à les défoncer.Parce que l’analogie entre « nature » et « femmes » a pu essentialiser le vécu des femmes et exclure du débat les personnes trans ou non binaires, il peut sembler difficile de s’engager dans la lutte écologiste depuis une position féministe. Mais pour s’opposer d’une part à un certain féminisme nationaliste qui mélange lutte pour l’environnement, conservatisme, racisme et hétérosexualité naturalisée, et d’autre part aux féministes néo-libérales, partenaires de la croissance verte, les politiques de l’écologie en ville sont un champ à investir.

À Lyon, la municipalité verte, occupée à sanctuariser son centre ville et à développer les start-ups de la croissance verte ne se positionne pas contre Bayer/Monsanto, entreprise extractiviste et grande saccageuse du monde, implantée en plusieurs endroits de son territoire. La notion d’« extractivisme » désigne les modèles de développement basés sur l’exploitation massive et industrielle de la biosphère : sols, sous-sols, minéraux, forêts, rivières, etc… Les féministes autochtones d’Amérique latine utilisent ce terme critique pour parler des violences faites à la fois à leurs territoires et à leurs corps comme une seule et même chose, un continuum de violence. Monsanto et Bayer sont des acteurs historiques de ce…

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Auteur: lundimatin