Appel des campus à rejoindre les Soulèvements de la Terre

Avant les nouvelles mobilisations du mouvement des Soulèvements de la Terre (Camp de rencontres et d’actions à Saint Colomban (44), 19-21 juin ; Grand Péril Express / #DésarmonsLeBéton, le 29 juin), des chercheur.e.s, enseignant.e.s et étudiant.e.s de l’Enseignement Supérieur et la Recherche appellent à rejoindre les soulèvements, à agir à la hauteur de l’enjeu des dérèglements écologiques, et à transformer la façon dont sont aujourd’hui produits et transmis les savoirs.

Par-delà la chape de plomb posée sur la démocratie par temps de COVID et par-delà la carence fautive de nos décideur-e-s économiques et politiques à agir contre les profonds dérèglements climatiques et écologiques en cours, une détermination et un mouvement sont en train de naître. À la croisée d’une longue histoire des mobilisations de « sans terre » et de celles plus récentes en réaction à l’inaction climatique et écologique, ce mouvement propose de reprendre en main les terres actuellement occupées par des forces qui artificialisent, accaparent, ’modernisent’ et intoxiquent nos milieux de vie. Pas d’avancée écologique sans lutte sociale alliant villes et campagnes, pas de défense du climat « global » sans enraciner nos pieds et nos mains dans la défense et le soin de la terre nourricière, semble nous dire le récent appel des Soulèvements de la Terre. Parmi ces « soulèvements » à venir : défense des terres maraîchères urbaines contre les appétits des aménageurs et promoteurs, nouveau cycle de luttes foncières alors que la moitié de la surface agricole va changer de main dans la décennie à venir, dénonciation et blocage des industries biocidaires et climaticides, etc.

Depuis nos laboratoires et campus, largement fermés à la transmission de savoirs ces derniers mois car jugés économiquement non essentiels, nombre d’entre nous ont publié des travaux scientifiques ou participé à des expertises internationales sur les basculements écologiques en cours (GIEC, IPBES, FRB, etc.), et travaillé à un réveil écologique dans les contenus de l’enseignement supérieur. Mais alors que les constats des scientifiques se font chaque mois plus alarmants, rien ne change. Combien de publications, combien de COP, combien d’appels et d’alertes faudra-t-il pour que les réponses des « décideurs » commencent à être à la hauteur des enjeux ? Nos travaux ne sont repris qu’à minima ou pour servir le système en place en privilégiant des solutions techniques brevetables au lieu de…

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Auteur: lundimatin