Appels (au secours) à gauche

[Chronique électorale – IV] Séparément mais concomitamment, Arnaud Montebourg et Anne Hidalgo ont jeté un pavé dans la mare. En l’absence d’une réelle dynamique à gauche, ils caressent l’idée d’une candidature de rassemblement afin de ne pas laisser le pays aux mains de l’extrême droite… L’initiative est noble mais vaine, puisque la présidentielle 2022 ne se jouera pas à gauche.

Dans la geste montebourgienne, l’offensive portée par Éric Zemmour lors de son meeting de Villepinte, le 5 décembre dernier, a été l’élément déclencheur d’un appel au dialogue et à l’union lancé trois jours plus tard aux autres candidats de gauche. Dans la réalité, l’ancien ministre du Redressement productif de François Hollande éprouve les pires difficultés à faire décoller sa campagne, lancée à Clamecy à la fin de l’été. Suggérer d’ »offrir [s]a candidature à un projet commun » permet à l’infortuné de préparer sa sortie du jeu la tête haute et l’honneur intact. Mais l’appel écrit a été suivi d’une communication vidéo gênante, le montrant pendu à son téléphone pour joindre Anne Hidalgo, Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot, sans obtenir d’autre réponse que le « bip » des répondeurs… En parallèle, Anne Hidalgo a lancé l’idée d’une primaire de la gauche pour atteindre le même résultat : la fin des candidature multiples à gauche et l’espoir d’accéder au deuxième tour face à Emmanuel Macron.

Divergences d’intérêts

La partition compte tant de bémols que la pièce est injouable. Hidalgo comme Montebourg se sont embarqués dans une aventure dont ils savent désormais qu’elle sera perdante, pour ne pas dire humiliante. Ceux auxquels ils s’adressent ne vivent pas exactement la même campagne. Fabien Roussel fait souffler un vent de renouveau au Parti communiste et compte bien utiliser les échéances 2022 pour redonner du lustre à la cause, à plus long terme. Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon ambitionnent de prendre la main sur ce qui reste de la gauche, le premier parce qu’il a des raisons de se croire porté par une vague historique, le second parce qu’il se voit déjà réitérer et amplifier l’exploit de la présidentielle 2017. Le téléphone d’Arnaud Montebourg pourra longtemps sonner dans le vide et la primaire d’Hidalgo chercher des concurrents.

« Les candidats déclarés à gauche pourront toujours discuter, à l’invitation d’Arnaud Montebourg, les chances d’aboutir à un programme commun porté…

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Auteur: Gabriel Bernardon