Les humains sont très forts pour utiliser des outils de façon détournée. Vous n’avez pas de cuillère ? Vous allez utiliser un stylo pour touiller votre café. Il manque un boulon pour accrocher une lampe ? Un élastique fera temporairement l’affaire. Besoin d’un plateau ? Un livre ou une tablette numérique suffiront. Cette capacité d’improvisation ne naît pas « ex nihilo », elle résulte de capacités cognitives qui nous permettent de faire des liens entre les objets, les outils à notre disposition, leurs usages…
L’utilisation d’outils dans les robots a jusqu’à présent été considérée comme un problème d’exploration et d’apprentissage : un robot a besoin de découvrir comment un outil peut être utilisé, soit en essayant diverses stratégies, soit en observant et en imitant d’autres humains ou robots. Dans notre étude parue dans Nature Machine Intelligence, nous avons montré que l’on pouvait apprendre aux robots à penser de façon plus créative, « outside the box », comme diraient les anglophones.
Pour permettre aux robots d’utiliser les outils de manière intuitive comme les humains, nous avons d’abord examiné comment nous, les humains, sommes capables de le faire.
Vers la « cognition des outils » chez les robots
Un robot a besoin de ramasser un seau, mais le chemin est bloqué par certains obstacles. Ce robot-ci ne peut pas déplacer les obstacles ni sauter par-dessus. Mais il a pu chercher — et trouver — un bâton de nettoyage et l’utiliser comme outil pour ramasser le seau.
Cette utilisation simple d’un outil peut sembler évidente pour un humain, mais c’est un défi complexe pour un robot.
En effet, l’utilisation d’outils nécessite d’abord que le robot comprenne qu’il ne peut pas effectuer une…
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Auteur: Ganesh Gowrishankar, Chercheur au Laboratoire d’Informatique, de Robotique et de Microelectronique de Montpellier, Université de Montpellier