À peu d’exceptions près, nous ne nous intéressons qu’aux responsables politiques (ex ou actuels) qui furent sollicités par la chaîne pour commenter, analyser ou débattre autour de l’assassinat de Samuel Paty. Que ces derniers aient été invités en plateau, interviewés en duplex ou que leurs propos aient été entendus sur BFM-TV à l’occasion de la retransmission d’allocutions ou de conférences de presse. Il est important de souligner que l’étude de cet échantillon ne nous renseigne que sur un pan du « panel d’opinions » (en l’occurrence fort restreint !) présenté par BFM-TV aux téléspectateurs.
En effet, en dehors des responsables politiques, BFM-TV se caractérise par une distribution relativement plurielle de la parole. Empressons-nous d’ajouter que ce constat ne signifie nullement 1) que cette parole plurielle soit réellement pluraliste en termes d’idées ou de courants de pensées représentés ; ni 2) que cette distribution plurielle ait été effectuée dans d’égales conditions de prise de parole, en l’occurrence très hétérogènes sur la chaîne : une interview en direct du plateau n’est par exemple pas la même chose qu’un micro-trottoir de dix secondes, soumis au montage de la rédaction. Une fois ces préalables posés, nous pouvons remarquer que BFM-TV a, durant cinq jours, « donné la parole » à de nombreux enseignants, syndicalistes enseignants, des représentants du culte musulman, des fidèles de la mosquée de Pantin, le porte-parole de l’Assemblée des Tchétchènes d’Europe, des proches de victimes du terrorisme, des magistrats et professionnels du droit, etc. Elle est également la seule chaîne de télé (à notre connaissance) à avoir tendu un micro en plateau à Marwan Muhammad, ancien président du CCIF, au moment où Gérald Darmanin – relayé de manière enthousiaste (et au gré de contre-vérités) par la quasi-totalité des commentateurs – a annoncé vouloir dissoudre l’association.
Du côté des responsables politiques, en revanche, la diversité a été au…
Auteur: Jean Tortrat, Pauline Perrenot Acrimed
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