Après le nouveau rapport du GIEC, amplifions nos mobilisations pour la justice climatique

Le premier constat du GIEC est celui d’une poursuite de la hausse des émissions. Même si le rythme de celle-ci s’est ralenti entre 2010 et 2018 par rapport à la décennie précédente, les émissions globales ont augmenté de 11 % par rapport à 2010, et leur volume n’a jamais été aussi important. Si le CO2 reste le principal vecteur du changement climatique, les émissions de gaz fluorés ont bien augmenté (430 % entre 1980 et 2018) et jouent désormais un rôle majeur dans les dérèglements climatiques. L’augmentation des gaz à effets de serre est notamment due à la croissance de certaines productions et consommations ayant un fort degré d’émissions : +28,5 % pour l’aviation,+ 17 % pour l’achat de SUV, +12 % pour la consommation de viande… entre 2010 et 2020.

Le GIEC insiste également sur le fait que les investissements sont à un cinquième de ce qu’il faudrait pour éviter une augmentation de la température globale de 1,5°C ou 2°C à la fin du siècle. Il demande donc aux gouvernements d’accélérer la mise en place de politiques publiques, législatives, d’augmenter fortement les investissements et de réguler les lois du marché, en vue d’atteindre un pic d’émissions de CO2 avant 2025 et d’envisager une décroissance globale des émissions après cette date. Dans le cas contraire, le coût global, économique et humain, sera plus élevé, et les investissements nécessaires devront être d’autant plus importants.

Le GIEC met aussi en cause la pensée économique néolibérale, constatant que les investissements du secteur privé sont très loin des besoins identifiés pour arriver aux objectifs climatiques. C’est la première fois que le groupement de chercheurs plaident pour une rupture avec la logique de croissance inhérente au capitalisme et fait écho à ses scénarios et hypothèses qui n’oublient pas les exigences d’égalité sociale dans les politiques à mettre en œuvre. En effet, il dénonce les inégalités qui s’accroissent dans la responsabilité de la situation présente, pointant le fait qu’à l’échelle mondiale, les 10 % les plus riches sont à l’origine de 36 à 45 % des émissions, quand 10 % des plus pauvres sont responsables de 3 à 5 %.

On peut donc y lire une revendication de justice climatique, dont les stratégies doivent passer par une redistribution des richesses et une juste répartition des efforts de réduction des émissions, afin de permettre aux populations les plus impactées, et non responsables des dérèglements climatiques, de pouvoir…

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Auteur: Attac France