Après le séisme. — Jean-Luc Mélenchon

Le parti présidentiel défait dans l’election qui suit l’élection du président, c’est la première fois dans l’histoire de la Cinquième République. Mais on n’est plus sous De Gaulle qui s’en allait pour un « non » à son référendum biscornu. Dorénavant, ça s’accroche dans tous les cas. Quoiqu’il en coûte au pays.

Et cette fois ci, le prix à payer est sévère. Sur le papier, dans la forme démocratique usuelle, le pays est ingouvernable. Il faut prendre ce mot au pied de la lettre. Le pays ne peut pas être gouverné. Ce n’est pas une appréciation subjective. C’est une réalité. Pourquoi ? Si la Première ministre se présente devant l’Assemblée et demande un vote de confiance comme c’est l’usage en démocratie, elle ne trouvera pas une majorité de députés pour la lui accorder. En effet ni la NUPES, ni les Républicains, ni le Rassemblement National ne voteront la confiance. Notons que la Constitution n’oblige pas à faire ce vote. Supposons que madame Borne décide de s’en passer, selon le souhait des « Républicains » comme l’a annoncé son président Christian Jacob.

Supposons qu’elle décide de gouverner du seul fait du prince, sans vote de l’Assemblée. Ou que les députés « Les Républicains » la laisse faire mais décident de s’abstenir pour laisser une majorité relative au vote favorable. Commencerait alors le supplice du goutte à goutte. Vote après vote amendement après amendement, le gouvernement dépendra des uns ou des autres. Comme je l’avais annoncé en fermant la campagne des législatives sur les bords du canal Saint Martin avec Julien Bayou, c’est le retour de la Quatrième République dans la Cinquième.

Macron est l’homme du chaos permanent. Un chaos durable. En effet, comme le pouvoir ne peut gouverner faute de LR et pour ne pas dépendre que du seul bon vouloir de ce parti, la macronie doit chercher du côté du RN des accointances utiles. En échange de quoi ? C’est sans doute ce qui explique les mots doux des macronistes à l’égard de leurs nouveaux amis lepenistes. Et cela ne sera jamais sans contrepartie. On vu a quelle vitesse les macronistes ont intronisé le RN « premier parti d’opposition ». Olivia Grégoire, porte parole du gouvernement a aussitôt distribué elle-même la consigne de langage venue du sommet « La NUPES étant un rassemblement de partis, le réel premier parti d’opposition c’est le Front National… ». Une reprise pure et simple de l’argument qui avait servi à empêcher l’étiquetage NUPES jusqu’à ce…

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Auteur: Jean-Luc Mélenchon Le grand soir