Après les élections, les responsabilités d'Attac

Les élections législatives débouchent sur une situation inédite dans l’histoire de la 5° république. La crise politique qui s’est régulièrement exprimée dans la rue au cours du premier mandat d’Emmanuel Macron s’est cristallisée dans les urnes mi-juin. Une abstention massive, un président nouvellement élu mais sans majorité parlementaire, une extrême droite qui obtient un groupe important à l’Assemblée nationale, et une gauche politique qui émerge sur des bases antilibérales sont les nouvelles coordonnées de la séquence qui s’ouvre. Nous devrons dans les prochains mois prendre la mesure du séisme en cours , analyser précisément les paramètres de cette crise politique, et trouver les outils pour renforcer les mouvements sociaux.

Ces élections législatives n’ont pas suffisamment mobilisé : plus de la moitié des électeurs et électrices ont refusé d’y prendre part. Cet état de fait a un ressort conjoncturel produit par la non campagne d’Emmanuel Macron. Mais son ampleur, notamment parmi les jeunes générations, est caractéristique d’une défiance plus profonde vis-à-vis d’un système à bout de souffle. Depuis quarante ans, nous vivons une continuité de politiques libérales, qui malgré des alternances d’étiquettes, réduisent le choix entre le pire et le moins pire et nourrissent le fatalisme.

L’autre fait majeur de ce scrutin est la percée institutionnelle de l’extrême droite. L’élection présidentielle a confirmé le poids politique du RN avec 13 millions de voix au second tour. Mais pour la première fois, le parti néofasciste transforme l’essai aux législatives. Ce sera davantage d’accès médiatique et de moyens financiers dont le RN va disposer pour se renforcer et préparer la prochaine élection nationale. La stratégie de normalisation recherchée par Marine Le Pen a été couronnée de succès. Et elle le doit en grande partie au macronisme : pendant 5 ans Macron et ses soutiens ont promu les thèses identitaires et racistes de l’extrême droite, puis ils ont franchi une nouvelle étape en mettant sur un pied d’égalité gauche et extrême droite. Ces gains institutionnels de l’extrême droite s’ajoutent aux soutiens médiatiques et placent aujourd’hui l’extrême droite en position de force. Attac ne se résout pas à cette banalisation de l’extrême-droite et de ses idées. Il s’agit bien de tout faire pour empêcher la poursuite de ce mouvement et de cette progression mortifère pour les droits sociaux, les libertés individuelles et collectives.

Si la radicalisation de la droite se traduit…

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Auteur: Annick Coupé, Julien Rivoire