Après Roland-Garros, des écolos bloquent une route à Paris

Pont de Neuilly (Hauts-de-Seine), reportage

« J’espère que vous raconterez les conditions dans lesquelles a eu lieu cette discussion ! » Nourr, 64 ans, semble être de ces personnes qui, en toute situation, ne perdent ni leur flegme ni leur sens de l’humour : la retraitée nous parle alors qu’au même moment, un policier la retient contre un plot en béton. Elle sera ensuite embarquée par les forces de l’ordre. Quelques minutes plus tôt, elle était assise au milieu du pont de Neuilly, aux côtés de ses camarades de Dernière rénovation.

Samedi 11 juin, à partir de 11 h 30, une dizaine de membres de ce collectif écologiste a bloqué pendant une trentaine de minutes la circulation sur cette route. Depuis avril, Dernière rénovation multiplie les actions, comme en interrompant le tournoi de Roland-Garros, afin de réclamer une loi sur la rénovation énergétique des bâtiments.

Outre un immense embouteillage, cette nouvelle action a aussi provoqué de l’agacement, voire la fureur de certains automobilistes : avant l’arrivée de la police, plusieurs personnes, visiblement peu intéressées par les tracts distribués par certains activistes, sont sorties de leur voiture pour tenter de déloger les militants assis au milieu de la chaussée, le tout dans une ambiance extrêmement tendue. « Je suis médecin, j’ai besoin de passer, vous vous en foutez ? » lance par exemple un homme visiblement excédé, suivi peu de temps après par un policier : « Ça ne sert à rien ce que vous faites, à part emmerder le monde, comme d’hab’. »

Les activistes délogés par les forces de l’ordre. © Amélie Quentel/Reporterre

Des paroles qui n’ont en aucun cas ébranlé la détermination et le calme des écologistes. Une fois délogés, parfois de façon très brusque, ils sont revenus en silence s’asseoir devant la longue file de véhicules. « Ils sont très courageux. Je rêve de voir tout le pays bloqué par des jeunes de 20 ans », a déclaré le réalisateur Yann Arthus-Bertrand, venu filmer l’action.

« Il faut pousser le gouvernement à agir »

« Ça ne nous fait pas plaisir de faire ça, on est désolés d’embêter les gens. Mais on est obligés de le faire : on a multiplié les marches, les pétitions, sans se faire entendre. Il faut pousser le gouvernement à agir », dit Renan, un étudiant de 22 ans. Il rappelle que 12 millions de Français sont en situation de précarité énergétique, et que 5 millions d’entre eux vivent dans des passoires thermiques. Avec deux autres militants, le…

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Auteur: Reporterre