17 mars 2031. Aujourd’hui nous célébrons les 10 ans du mouvement « Quand la bise fut venue ». Né pendant la première pandémie globale du siècle pendant que les lieux culturels furent fermés de force, le mouvement a enclenché une vaste renaissance des pratiques artistiques à travers le monde. Il a permis non seulement aux artistes de continuer à travailler pendant les pandémies suivantes et les choix politiques de plus en plus liberticides, mais a également instauré de nouvelles habitudes qui ont permis de changer à jamais le rapport entre artistes et public. Retour sur 10 ans d’un mouvement qui a dépassé nos frontières.
2020-2026 : la descente aux enfers des artistes
Alors que la pandémie de covid-19 est présente depuis un an et demi, des artistes du spectacle vivant commencent à créer des groupes de travail pour réfléchir à de nouvelles manières de pratiquer leurs métiers. Se sentant comme la Cigale de la fable de La Fontaine, ils baptisent leur mouvement « Quand la bise fut venue » et se nomment Les Cigales.
À la réouverture définitive de tous les lieux culturels début 2022, la plupart des artistes ayant survécus à la crise peut enfin retravailler. Mais les annulations de spectacles pendant près de deux ans ont rendu l’accès aux lieux de culture très difficiles pour les nouveaux projets. Les salles priorisent désormais les projets mis en suspens pendant la première pandémie, et beaucoup d’artistes se retrouvent sans contrat et perdent leurs statuts d’intermittence. Par ailleurs, de nombreux lieux culturels privés ont fait faillite pendant cette période, réduisant les possibilités pour les artistes de se produire dans certains secteurs.
La situation continue d’empirer avec l’enchaînement de nouvelles pandémies (conséquences inévitables du maintien d’un modèle d’élevage productiviste et de l’accaparement des terres sauvages), les crises économiques successives et la dégringolade des budgets pour la Culture. Pour cause, les gouvernements ont fait le choix de soutenir l’économie productiviste au détriment des secteurs jugés « improductifs » pour la croissance économique. Le regroupement des communes a favorisé la disparition des petits lieux de diffusion des arts. Les artistes privilégient de plus en plus la numérisation de leurs contenus et s’isolent.
Avec la constante augmentation des loyers dans les villes et l’éloignement du lieu de travail, les pertes d’emplois liées aux crises successives et l’absence de formation, le budget culture des…
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Auteur: Sharon Houri