L’élection de Javier Milei à la tête de l’exécutif argentin a déjà été largement commentée, beaucoup s’interrogeant sur le personnage et ses idées radicales. Le discours prononcé lors du Forum économique mondial de Davos (Suisse) le 17 janvier par ce premier président ouvertement libertarien nous donne l’occasion de revenir sur les racines intellectuelles de son engagement politique, à savoir l’école économique autrichienne.
Cette tradition de pensée, fondée à Vienne par Carl Menger, Eugen von Böhm-Bawerk et Friedrich von Wieser, s’est enrichie tout au long du XXe siècle, en particulier des travaux de Ludwig von Mises et Friedrich Hayek. Ce dernier a été récompensé par un « Nobel » d’économie en 1974. Prônant un libéralisme radical, cette hétérodoxie longtemps marginalisée séduit aujourd’hui de nombreux esprits.
Javier Milei n’a jamais fait mystère de ses inspirations, loin de là. Dans ses interviews, il s’est souvent référé à un disciple américain de Mises, l’anarchocapitaliste Murray Rothbard, qui voit dans l’existence de l’État la source même de toutes les inefficacités économiques et de la destruction de l’éthique de la liberté. Cependant, lorsque Milei dénonce, à Davos, les dangers de l’interventionnisme, vante les mérites d’une concurrence entrepreneuriale ou s’attaque au concept de justice sociale, il mobilise plus particulièrement des idées d’Hayek sur lesquelles nos travaux reviennent par ailleurs.
Selon Hayek, lorsque les prix sont réglementés, manipulés par des interventions qu’il juge arbitraires, ils ne peuvent plus jouer leur rôle, celui de synthétiser des connaissances potentiellement dispersées dans des millions de cerveaux individuels. Devenant incapables d’incorporer la même somme d’intelligence sociale que s’ils étaient libérés de tout dirigisme, ils n’aiguillent plus les ressources dans les directions prévues : c’est le…
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Auteur: Thierry Aimar, Maître de conférences en sciences économiques, Université de Lorraine