Argumentaire contre les fonds de pension — Philippe ARNAUD

Cet argumentaire est destiné à démonter un projet mortifère, qui avance en catimini derrière la (contre)-réforme des retraites du gouvernement. Projet mortifère qui en est même, in fine, le véritable objectif : remplacer la retraite par répartition par la retraite par capitalisation, généraliser et imposer les fonds de pension.

La droite sénatoriale a d’ailleurs montré le bout de l’oreille, le 5 mars, en adoptant un amendement qui vise à étudier « les modalités d’instauration d’un régime social applicable à des cotisations versées à un régime d’assurance-vieillesse par capitalisation ». Avec toutes ses précautions procédurières (il n’est question que d’un « amendement », d’une « étude »), avec ses périphrases, ses circonlocutions, la droite LR rappelle l’employé de l’abattoir qui, jadis, caressait le chanfrein de l’animal avant de lui asséner un grand coup de merlin…

Ce projet mortifère a bien été décelé par tous ceux qui luttent contre la réforme Macron, puisque c’est l’objet (entre beaucoup d’autres articles) de l’article du Monde diplomatique de mars 2023, intitulé « Capitalisation, l’autre nom de la réforme des retraites », écrit par par Grégory Rzepski.

C’est aussi l’objet de l’article de Jean-Marie Harribey (économiste, professeur agrégé, ancien co-président d’Attac), paru dans Alternatives économiques, le 25 février 2023, et intitulé : « Dupont et Dupond : vive la capitalisation ! Je dirais même mieux : vive la capitalisation ! ». Je me suis beaucoup servi de cet article pour rédiger mon argumentaire, notamment pour lister la totalité des points numérotés, que j’ai repris dans la plupart des cas in extenso : je l’ai simplement remanié pour le mettre en regard des arguments (ou plutôt, des arguties) le plus souvent avancés. [Les métaphores qui ponctuent ça et là le texte sont de moi-même, Ph. Arnaud.]

Comme à l’accoutumée, je vais présenter cet argumentaire sous forme d’allégations et de répliques, de façon à répondre du tac au tac à un frère, à un beau-frère, à un beau-père, à un oncle, à un cousin, à un neveu, à un voisin, à un collègue ou ex-collègue, à un client dans le salon de coiffure, à un patient dans la salle d’attente du médecin, à un vis-à-vis dans un repas de mariage (je ne recule pas devant les disputes familiales…).

Commençons par les prétextes invoqués :

1. Le déficit des caisses de retraite est énorme. Faux ! Le déficit est faible au début de la décennie 2030 rapporté au montant global des…

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Auteur: Philippe ARNAUD Le grand soir