Dotée de plus de 40 000 aviateurs employés dans une quarantaine de métiers, l’armée de l’air et de l’espace (AAE) a pour raison d’être l’action dans la troisième dimension, ce qui repose en très grande partie sur les opérations aériennes dont les figures les plus emblématiques sont les pilotes de combat. Chaque année, l’AAE recrute en moyenne 120 pilotes : 70 officiers sous contrat (OSC ; niveau bac) et 50 officiers de carrière sur concours (École de l’Air et de l’Espace ; niveaux bac+2 à bac+5 en fonction de la filière). Lors de ce processus, il s’agit de détecter les candidats qui auront la probabilité la plus forte de réussir une longue et exigeante formation.
Ce choix se fait à travers une procédure de sélection scientifique rigoureuse constituée de différentes épreuves élaborées par l’équipe de psychologues et d’informaticiens du Centre d’études et de recherches psychologiques Air (CERP’Air). En effet, les pilotes de l’AAE ne sont pas seulement sélectionnés pour leurs aptitudes à piloter. Leurs capacités de résilience, c’est-à-dire leurs capacités à surmonter les difficultés, ainsi que leur motivation militaire sont fondamentales.
Compétences non techniques
Les qualités recherchées, que l’on retrouve également au sein de l’US Air Force ou de la Royal Air Force britannique, relèvent de deux grands domaines : la sphère cognitive et psychomotrice ; et la sphère conative, composée des « soft skills » et de la motivation.
Dans la sphère cognitive et psychomotrice, les aptitudes montrant les plus fortes corrélations avec les performances en formation en vol sont l’orientation spatiale, la vitesse perceptive, le raisonnement arithmétique, la répartition de l’attention, l’attention sélective, le contrôle précis des mouvements et la coordination des mouvements des membres.
La forte validité prédictive de ces différentes aptitudes reflète certes le…
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Auteur: Frédéric Choisay, Docteur en psychologie du travail, EE 1901 QualiPsy, Université de Tours