Arrêter la viande ? Notre débat vidéo

Faut-il mettre fin à l’élevage, pour des raisons écologiques, de santé ou éthiques ? Quel type d’agriculture voulons-nous à la place ? À l’heure où de plus en plus de citoyens se tournent vers des régimes végétariens ou végétaliens, Jocelyne Porcher, ancienne éleveuse et sociologue à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), et Élodie Vieille Blanchard, présidente de l’Association végétarienne de France, ont échangé leurs points de vue, à l’occasion d’un débat organisé par Reporterre le mardi 19 octobre.

Tout d’abord, une brève présentation des deux interlocutrices. Jocelyne Porcher, autrice de Cause animale, cause du capital (le Bord de l’eau, 2019), a été néopaysanne : elle a découvert l’élevage lorsqu’elle a quitté Paris pour s’installer dans le monde rural. Elle a commencé par élever des poules puis des lapins et des brebis. « J’ai appris avec des paysans âgés et avec les animaux eux-mêmes », rapporte-t-elle. L’élevage — qu’elle défend, et qui est aussi son objet d’étude — lui a apporté une « source de connaissance intime sur le rapport au monde vivant ». Élodie Vieille Blanchard, elle, a grandi dans une famille d’éleveurs aux côtés de nombreux animaux. Elle a commencé par cesser de manger des lapins, puis s’est rendu compte qu’il n’était « pas tout à fait cohérent et juste de refuser de manger de la viande de seulement certains animaux ». Elle a donc arrêté progressivement de se nourrir de produits animaux. Elle se définit comme antispéciste, c’est-à-dire qu’elle rejette « les discriminations arbitraires fondées sur l’espèce ». Elle est par ailleurs l’autrice d’une thèse en 2011 sur les limites de la croissance et a milité dans le parti politique « rouge et vert » Les Alternatifs.


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Pourquoi la consommation de viande baisse-t-elle, faiblement certes, mais continuellement (– 0,4 % en moyenne par an entre 2010 et 2019, elle est aujourd’hui au niveau qu’elle avait à la fin des années 1970) ? Pourquoi y a-t-il de plus en plus de végétariens et de véganes ? Selon Jocelyne Porcher, cela est dû à « un climat de communication », voire de « propagande ». « Nos concitoyens sont abreuvés d’injonction à manger moins de viande », regrette-t-elle. Cela est contradictoire avec le désir très partagé dans nos sociétés « de vivre avec des animaux »,…

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Auteur: Héloïse Leussier Reporterre