Arrêter la viande, une solution efficace pour sauver le climat

Philippe Ciais est directeur de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement ; Élodie Vieille Blanchard est docteure en sciences sociales et présidente de l’Association végétarienne de France.


Pour éviter un dérèglement climatique catastrophique, les pays signataires de l’Accord de Paris se sont engagés à des réductions significatives de leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. La Stratégie nationale bas carbone de la France s’inscrit dans ce fil, en promettant des progrès dans le secteur de l’industrie et de l’habitat résidentiel. Mais elle reste peu ambitieuse pour le secteur agricole, qui recèle pourtant lui aussi un potentiel considérable de réduction d’émissions.

S’il faut améliorer les rendements pour occuper moins de territoires, limiter la surconsommation et les gaspillages ou encore réduire les émanations issues des élevages, c’est en engageant une transition alimentaire mondiale vers le végétal que nous pourrions obtenir les résultats les plus conséquents, révélait le 1er février une étude parue dans la revue scientifique Plos Climate

Un délai essentiel face à l’urgence climatique

L’élevage a des effets négatifs bien connus sur notre climat. La déforestation et, plus largement, la transformation d’écosystèmes destinés à la pâture du bétail et aux cultures approvisionnant les élevages seraient à l’origine de près d’un tiers des émissions mondiales humaines de gaz à effet de serre émises jusqu’à aujourd’hui. L’élevage et l’agriculture végétale qui nourrit les animaux contribuent aussi amplement aux émissions de méthane d’origine humaine (à hauteur de 34 %) et de protoxyde d’azote (66 %), deux gaz au très fort pouvoir de réchauffement global.

Il serait donc important d’évaluer précisément l’impact que pourrait avoir une transition vers des régimes alimentaires à dominante végétale dans les stratégies globales d’atténuation du changement climatique. Mais aujourd’hui, cette solution reste minorée, car la majorité des estimations ne tiennent pas compte des conséquences substantielles qu’aurait la libération des terres agricoles.

« Les émissions de gaz à effet de serre s’en trouveraient stabilisées pendant trente ans »

En 2013, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) chiffrait les émissions de l’agriculture animale à l’équivalent de 7,1 milliards de tonnes de CO2 par an. Mais des évaluations récentes suggèrent que…

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Auteur: Reporterre