ART, DÈCHE, IMAGE & GOD-MODE (partie 2)

« Alors que je recopie ce texte, je repense au fait que cette semaine était une semaine bénévole. C’est un joli mot « bénévole », ça pourrait presqu’être un prénom, comme Pénélope ou Bénédicte… »

Après le bar nous rentrons donc « à la maison », avec Lix. Je passe un p’tit instant gênant avec elle et un type sympa (que je soupçonne de quelque chose) puis je vais me coucher. L’air est tiède. Sur mon matelas et son drap kitch, sans oreiller, glissée-fragile dans un duvet que j’ai emprunté, je suis rapidement envahie par le chagrin et une angoisse mélancolique. Je n’sais plus pourquoi je suis là. Je m’sens comme une pièce rapportée, comme un premier soir de colo, comme lors d’une récré en solo. Je m’sens gourde, seule et non-aimée. J’ai l’impression qu’tout l’monde s’anime, et que tout le monde s’aime, sans moi. Je m’sens vexée de ne pas en être alors que je n’veux pas y aller. J’aimerais que tout les autres gens soient seul·e·s comme ça je serais juste comme tout l’monde. J’ai le sentiment de me trouver de l’autre côté, derrière la ligne, derrière la vitre (c’est l’cas de l’dire, cf : partie 1). Le monde à l’extérieur de cette pièce m’apparaît comme un grand ensemble, gluant, brutal et cohérent ; tandis que moi je suis recluse, différente, morte aux yeux du monde. Je sais déjà que tout le monde aura des tonnes de choses à se dire, à partager, à mettre ensemble ; parce qu’i&els aiment être ensemble. Sauf que moi je n’ai pas envie d’avoir besoin de m’faire des potes. J’ai pas envie d’avoir envie d’voir des humain·e·s. Je me sens mal dans ma solitude et pourtant je la chéris beaucoup, je la cultive. Allongée seule sur ce lit de merde je fait pousser mon amertume, je la nourris de fioul, je l’asperge d’huile, l’huile du seum. Ça fait beaucoup vieillir mon âme. Ça me rappelle les voyages de classe qui me mettaient infiniment mal. Classes bleues quand on va à la mer, classes blanches quand on va à la neige, classes vertes quand on va en rando. Quand il s’agissait d’un séjour (que ça durait + qu’un jour), j’avais tout de suite envie d’partir, et je ne voulais qu’une seule chose : être chez moi. Pourtant j’aimais beaucoup l’école, j’étais accro, jamais je n’ai raté un jour, mais ne pas être chez moi la nuit, ne pas pouvoir partir le soir, changer de décor, quotidiennement, cela m’était insupportable. Je voulais partir, et coûte…

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Auteur: lundimatin