Art et politique : destins croisés

Dans ce texte, le corps est pensé comme le lieu de rencontre entre peinture et politique, l’un et l’autre exprimant cette réalité que « quelque chose doit être dit qui ne peut souffrir de ne pas l’être ». Suivant cette perspective, l’auteur retrace les luttes sociales récentes des Gilets jaunes en France puis montre la posture solipsiste de la conception politique du « grand débat ». L’article est accompagné de peintures d’Olivier Long s’inscrivant dans ces luttes.

Ce texte est extrait de la revue de philosophie et sciences humaines le portiQue, n°45-46, « Art et politique / Une approche critique », qui a été coordonné par Adrien Péquignot, Konstantin Timachov et Denis Viennet, et est accessible en ligne ici. Ce numéro spécial regroupe des textes traversant un vaste territoire entre France, Ukraine, Géorgie et Russie. Il comporte un texte inédit du survivant des camps de travail staliniens Varlam Chalamov, qui est un hommage au poète Ossip Mandelstam, rédigé en 1966 pour une conférence qui n’a pas eu lieu. Ce numéro a cherché à donner la parole à des acteur.es engagé.es et investi.es dans des pratiques (artistes, participant.e.s à des luttes politiques…), ce qui s’explique par la nécessité de penser avec et depuis des expériences, de ne pas dissocier penser et action.

La présence du travail d’Olivier Long dans ce numéro a été l’une de ses impulsions primordiales. La résonance de ses réflexions avec celles des autres auteur.es a été importante, et continuera peut-être à susciter idées et inspirations pour les lecteur.rices, qui luttent contre la destruction sociale à l’œuvre en France et partout dans le monde actuellement, opérée par le capitalisme.

Nous sommes heureux d’en partager la lecture avec vous, ami.es lecteur.rices de lundimatin, pour que les idées essaimées y portent un jour peut-être des fruits nouveaux !AP, KT & DV

Olivier LONG, Le pouvoir au peuple, affiche, acrylique sur toile, 100×140 cm, 17 décembre 2019, manifestation à Paris pour les Retraites, Photo de Serge d’Ignazio.

Art et politique : destins croisés

Olivier Long

Quand l’indignation passe les mots, l’invisibilisation des dominés néantise toute revendication verbalisable. Le dire échappe à tout échange comme à toute stratégie de communication, le non-dit se déploie dès lors hors de l’employabilité ordinaire du langage. Des pratiques de rue, proches de l’art, manifestent alors la face cachée de toute parole.

Le « grand débat » : une…

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Auteur: lundimatin