Assange : le réel à l’agonie, la démocratie avec lui

On ne reviendra ici que brièvement sur les révélations de Julian Assange et sur ce qu’il a subi pour avoir diffusé des informations d’intérêt public – depuis la mise au jour de faits de corruption au Kenya jusqu’à la demande d’extradition formulée par les États-Unis, où il risque désormais 175 ans de prison.

Plusieurs articles et documents nous ont, grâce aux réseaux sociaux et à l’abnégation de certains auteurs, informés sur les enjeux et les coulisses de ce que l’on pourrait peut-être appeler, pour reprendre l’expression de Marcel Mauss, un « fait social total ».

On renverra le lecteur aux publications de Viktor Dedaj, aux témoignages du rapporteur des Nations unies sur la torture Nils Melzer, aux comptes-rendus d’audience de l’ex-ambassadeur britannique Craig Murray, aux tribunes rédigées en défense de Julian Assange, aux livres qui lui sont consacrés ou encore aux entretiens réalisés récemment par Delphine Noels, qui nous éclairent autant sur la philosophie du journaliste que sur les espoirs déçus d’internet et sur l’entreprise de désinformation et d’intoxication du public visant à disqualifier une personne, un prisonnier politique écrasé par la vengeance d’État.

Ce dont il s’agit ici, c’est de montrer en quoi le sort de Julian Assange nous importe, ce qu’il dit du monde dans lequel nous vivons et pourquoi il doit nous mobiliser.

Telle que définie par Assange lui-même, Wikileaks est une agence de renseignements des citoyens que nous sommes.

Dans un entretien récent, un prisonnier djihadiste détenu dans la prison d’Hassaké, au nord-est de la Syrie, interpelait le journaliste autorisé à l’interroger en ces termes : « Vous ne vous attendiez tout de même pas à recevoir une…

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