De Haïti au Soudan, en passant par les rues d’Alger et de Hong Kong, une vague contestataire mondiale secoue le Sud. Portant le visage d’une jeunesse urbaine précarisée au sein de laquelle les femmes jouent un rôle important, ces révoltes semblent, au-delà de leurs spécificités locales, partager nombre de ressorts communs.
- Présentation du livre par son éditeur :
La simultanéité, l’ampleur et la radicalité des soulèvements populaires de l’automne 2019 au Chili, en Équateur et au Liban surprennent. Elles obligent à réévaluer d’autres mouvements, débutés plus tôt et toujours en cours — en Haïti, au Soudan, en Algérie, à Hong Kong… —, et à porter un regard plus attentif sur la conflictualité sociale dans le monde.
Au-delà des affinités relevées, la coïncidence dans le temps et la diffusion dans l’espace marquent-elles un nouveau « printemps des peuples » ?
Si les revendications et les modes d’action convergent jusqu’à un certain point, le développement des luttes demeure tributaire du mode de gestion étatique de la contestation et de la cohésion des élites au pouvoir. Et les soubassements politiques et moraux de ces mobilisations sont ancrés dans des histoires nationales, dont l’héritage est revendiqué.
Le visage des révoltes — celui d’une jeunesse urbaine précarisée au sein de laquelle les femmes jouent un rôle important —, ainsi que l’évidence médiatique de ressorts communs — l’utilisation des réseaux sociaux, le recours aux cultures populaires, la spontanéité et l’horizontalité des modes d’organisation… — méritent d’être interrogés.
Ces soulèvements répondent à des contextes particuliers, mais traduisent aussi de nouvelles circulations internationales des luttes. Assiste-t-on dès lors à une mondialisation de la protestation sociale ?
- Soulèvements populaires, coordonné par Frédéric Thomas, aux éditions Syllepse, décembre 2020, 180 p., 13 €.
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Auteur: Reporterre