Association de malfaiteurs du 15 juin

Le 15 juin dernier, environ deux cents agents de la Section des recherches de la Gendarmerie, du Peloton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie (PSIG), du SRPJ de Limoges et de la Sous-direction Anti-Terroriste (SDAT) de Paris prenaient d’assaut les villages de Gentioux, Cieux et Bussière-Boffy en Creuse et en Haute-Vienne. Six personnes de 50 à 70 ans étaient interpellées et placées en garde à vue : une directrice d’école, une potière, un plombier, une menuisière, un chargé de cours à l’université et une infirmière.

Trois seront finalement mises en examen pour « association de malfaiteurs » et « destructions matérielles en bande organisée portant atteinte aux intérêts de la Nation », la police les soupçonne d’avoir mis hors d’état de nuire un émetteur de télévision et de téléphonie en début d’année et d’avoir incendié des véhicules Enedis l’année précédente. Dans l’ordonnance de placement sous contrôle judiciaire de l’une des trois inculpé.e.s, un juge estime que « les deux femmes partagent de nombreuses idéologies en lien avec le souci d’une préservation de la nature (notamment la forêt limousine), ou encore le refus de voir installer des équipements technologiques (compteurs Linky, 5G) ».

Nous avons transmis quelques questions à l’un des mis en examen.

Peux-tu nous raconter ce qu’il s’est passé pour toi lors de la rafle du 15 juin en Limousin ? Mardi 15 juin. Il est 6h du matin, je suis réveillé et debout. On tambourine à la porte : « Gendarmerie ! ». J’ouvre et je me retrouve face à une armada cagoulée et casquée qui braque ses fusils sur moi. Aussitôt, je suis saisi et menotté dans le dos. Un gradé me lit la commission rogatoire : « bande organisée », « atteinte aux intérêts vitaux de la nation », « association de malfaiteurs ». Je comprends qu’il s’agit sans doute d’une opération menée sous le pavillon de « l’antiterrorisme ». Instantanément, la maison est investie de toutes parts. Ma compagne est menottée dans la chambre. On me signifie que je suis en garde à vue, m’énumérant dans la foulée tous les services mobilisés pour cette intervention : Section des recherches de la Gendarmerie, PSIG, SRPJ de Limoges et Police judiciaire parisienne (en fait, il s’agit de la SDAT, la sous-direction antiterroriste comme l’atteste les en-têtes des procès verbaux avec l’adresse de Levallois Perret au côté de celles de la gendarmerie et du SRPJ de Limoges ainsi que la…

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Auteur: lundimatin