Astrophysicien et militant climatique : « L'analyse des faits scientifiques pousse à être écologiste »

Après une manifestation au siège de BMW, dans le showroom de leurs voitures de luxe, le 29 octobre à Munich, quinze membres du collectif international Scientist Rebellion (Scientifiques en rébellion) ont été placés en détention préventive en Allemagne. Treize d’entre eux sont restés incarcérés pendant plusieurs jours.

Les actions du collectif des Scientifiques en rébellion se multiplient en Allemagne ou en France, pour alerter sur la nécessité de prendre des mesures immédiates contre les effets actuels et futurs de la crise climatique. Ils et elles demandent, entre autres, la réduction des émissions de CO2 du secteur des transports.

« Ne pas prendre position, c’est soutenir le statu quo actuel qui mène à la catastrophe »

Parmi les scientifiques emprisonnés à Munich, Jérôme Guilet est un astrophysicien français. Il travaille au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), tout en étant activiste climatique depuis plusieurs années. Il est déjà passé en procès l’année dernière en France pour avoir participé à une action d’Alternatiba à l’aéroport de Roissy. Basta a choisi de l’interviewer.

 basta!  : Quel lien faites-vous entre votre activité scientifique et votre engagement pour le climat ?

Jérôme Guilet : Ça fait quatre ans que j’ai commencé à m’engager collectivement pour le climat, au-delà de changer mes habitudes personnelles. Je me suis penché plus attentivement sur les rapports du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, ndlr) et j’ai perçu une responsabilité d’agir en tant que scientifique. C’est plus facile pour moi de lire un rapport du Giec que pour quelqu’un qui n’a pas de formation scientifique, même si je ne suis pas climatologue.

J’ai commencé par faire de la sensibilisation. Dans mon laboratoire, on organisait des séminaires internes pour alerter les chercheurs sur la question climatique. L’objectif était d’impulser une démarche pour tenter de réduire nos propres émissions au sein du laboratoire. Je fais également de la sensibilisation au sein de l’association végétarienne de France sur l’impact environnemental de l’alimentation, de l’élevage en particulier. C’est quelque chose auquel je suis également attaché.

Le deuxième volet de mon engagement, ce sont ces actions de désobéissance civile, depuis trois ans et demi, d’abord au sein d’Alternatiba, ensuite au sein de Scientifiques en rébellion. Ce collectif s’est créé en France, à la suite d’une tribune de scientifiques qui…

La suite est à lire sur: basta.media
Auteur: Rachel Knaebel