Comme chaque année, c’est la rentrée littéraire. Vu qu’on est sympa, on a décidé d’éviter à nos lecteurs la peine de devoir naviguer à vue entre les étalages des libraires, et finir avec une soupe insipide dans leur sac à dos. Cette semaine, on vous présente les premières pages du premier roman d’Antoine Jobard, éditeur, auteur et imprimeur pour les sympathiques éditions du Sabot, dont on a relayé ici bon nombre de publications. Pensé comme un cercueil pour le nihilisme de son auteur (sic), Atelier Panique raconte la rencontre/cohabitation/confrontation entre un jeune perdu, courbaturé et pas hyper joyeux et un peintre antipathique, alcoolique et mythomane. Le roman déplie sous la forme d’une genèse à rebours les sept derniers jours de ce dernier. Spoiler : ça finit mal.
Le Premier Jour
Comment notre héros découvre un étrange portrait, et les aventures qui entourent cet événement digne d’intérêt
On se repose ici, même s’il n’y a plus de silence. Tout est bien et le soleil lui ventouse le visage. La révolte ne sera pas pour tout de suite – elle gonfle comme un masque et ne crèvera qu’une fois le plafond atteint. Le monde n’est pas encore assez étroit même si le parc est plein. L’été l’a farci. Le ciel écrase légèrement la cime des arbres et la quiétude des quidams. Il y a foule. Il ne sait pas combien de temps il a dormi. Pas assez. Il essuie de la manche un peu de bave contre sa joue. Besoin d’étirer ses membres. Un ou deux craquements entre les articulations, ça soulage. Il a bâillé si largement que des larmes lui sont montées aux yeux – son corps a tremblé. Il est grand, ses dents sont légèrement tordues, vingt ans max, et une inquiétude habite ce réveil : Comment en est-il arrivé là ? Combien de temps a-t-il dormi dans ce coin de parc ? Il enterre les vagues souvenirs d’une course-poursuite nocturne en s’installant bras sous tête et jambes croisées. C’est une…
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Auteur: dev