Atlanta : la police a tué un zadiste défenseur de la forêt

« Nous avons gagné l’été avec des actions qui ont retardé le projet, mais nous craignons qu’ils gagnent l’hiver. » Mi-janvier, Paul, qui habite près de la forêt South River d’Atlanta (États-Unis), décrivait à Reporterre la lutte contre le projet surnommé « Cop City » (« la ville des flics »), un centre d’entraînement pour policiers à l’échelle d’une cité. « On assiste à une répression de plus en plus forte des militants », constatait-il alors. Moins d’une semaine plus tard, le 18 janvier, Manuel Esteban Paez Teran, 26 ans, surnommé « Tortuguita », a été tué par plusieurs tirs de la police.

Le Georgia Bureau Investigation (GBI) a argué d’une « réplique en légitime défense » de la police face à un « tir sans sommation ». Une version remise en cause par les opposants, qui estiment que « police et médias locaux travaillent ensemble » pour ne rien dire ou faire qui mette en cause un policier. Selon le GBI, aucune image n’a été enregistrée par les caméras-piéton des policiers. Un policier a été blessé par balle à l’abdomen sans que sa vie soit menacée. Le maire d’Atlanta, Andre Dickens (démocrate), a adressé ses  « prières pour un rétablissement rapide et total de cet agent », sans dire un mot pour l’opposant tué.

Tortuguita (« Petite tortue ») était décrit comme « très impliqué » dans ce mouvement à la croisée des luttes pour le climat et Black Lives Matter ainsi que dans les « opérations d’entraides pour le quartier et les gens dans la forêt ». Dans la foulée de cette opération policière qui a détruit 25 campements, sept opposants ont été arrêtés pour « terrorisme ». Cinq personnes avaient déjà été arrêtées en décembre pour ce motif.

Située dans le sud-est des États-Unis, Atlanta est surnommée « la ville dans la forêt ». Éloignée de toute rivière ou grand lac, la métropole se distingue par son immense canopée, qui couvre environ la moitié de sa surface. La forêt South River est l’un de ses quatre « poumons verts ».

C’est dans cette forêt, la plus grande de la ville, que doivent être aménagés les 35 ha de « Cop City ». Évalué à 90 millions de dollars (83 millions d’euros), le projet est porté par la Fondation pour la police d’Atlanta, soutenue par de grandes entreprises comme Delta, Waffle House, Home Depot…

Un tiers du coût sera financé par la ville, propriétaire de ce terrain qui se situe sur le comté voisin de Dekalb. Les promoteurs du projet ne détiennent pas encore le permis d’aménager. Cette autorisation doit être délivrée par le comté de DeKalb. Pris entre l’opposition populaire et la volonté de ne pas se mettre en porte-à-faux…

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Auteur: Reporterre