Attentats de janvier 2015. « Dix ans après, rien n’a changé » alerte le juge Marc Trévidic

Dix ans plus tard, après les commémorations et les vœux pieux, où en est la lutte contre le terrorisme ?  « Rien n’a changé » répond Marc Trévidic, avec le franc-parler qui le caractérise. « Regardez l’affaire Paty, on est au même niveau qu’il y a dix ans. On est dans un pays de liberté mais on prend des risques à l’exercer. Il y a des gens qui ne sont pas libres de faire leur boulot normalement. Les profs par exemple. Je trouve qu’aujourd’hui on a reculé. Il y a des sujets auxquels il ne faut pas toucher », regrette le juge.

La menace a changé de nature

Si la menace reste élevée, c’est peut-être parce qu’elle a changé de nature. Plus insaisissable, elle ne vient plus de l’extérieur, mais de l’intérieur, elle est endogène, et se niche chez des individus de plus en plus jeunes, selon le magistrat. « Ce qui m’inquiète c’est l’âge. Moi, j’ai commencé en 2000 l’antiterrorisme, Je n’avais jamais vu de mineurs. Il a fallu l’Etat islamique pour que l’on voie des mômes de 15, 16 ans et les femmes aussi massivement. Ça s’est élargi » constate Marc Trévidic. L’endoctrinement des mineurs s’est transformé. « À l’époque d’Al-Qaïda, il était profond, il se faisait par la pensée, la lecture. Aujourd’hui, il passe par l’image. On va montrer des vidéos de victimes, de frappes en Irak qui émeuvent. C’est moins profond mais cela donne des résultats plus immédiats. En trois quatre mois un…

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Auteur: Agathe Alabouvette