Au Burkina Faso, Yacouba Sawadogo a arrêté le désert en plantant une forêt

Il a sauvé son village de la désertification en plantant une forêt. Alors que tous les villageois partaient en exil, dévastés par la grande sécheresse de 1980, Yacouba Sawadogo, âgé de 30 ans, a fait le chemin inverse. Il a quitté la grande ville où il était commerçant pour retourner soigner la Terre de sa famille. En 40 ans de labeur, il est parvenu à fertiliser les sols, ramener les animaux et apprivoiser le cycle de l’eau. Aujourd’hui, la forêt de Yacouba contient plus de 90 différentes espèces d’arbres et plantes médicinales utilisées par sa communauté. Un magnifique exemple de résilience conté par le livre « L’homme qui arrêta le désert » de l’anthropologue et géographe Damien Deville.

Au Burkina Faso, les Sawadogo sont des « danseurs de pluie ». Yacouba Sawadogo est donc issu d’une longue lignée paysanne, qui sut remplacer le sable par de magnifiques greniers. Il portait en lui un héritage, mais n’avait plus ce lien avec la Terre. Ses parents, des tisserands, avaient choisi de l’envoyer dans une école coranique. Pourtant, Yacouba a sauvé son village en plantant une forêt.

A l’issue d’une rencontre de plusieurs semaines avec cet être valeureux, l’anthropologue et géographe Damien Deville a obtenu son accord pour raconter l’épopée d’une viedans un récit nuancé empreint de poésie : « L’homme qui arrêta le désert » (Éditions Tana).

A l’origine de ce retour aux sources, la grande sécheresse de 1980 qui a frappé son village natal de Gourgan. Cumulée à l’urbanisation effrénée et incontrôlée de la région, mais aussi à l’utilisation de produits chimiques dans les champs, les terres de Gourgan étaient devenues arides et rocailleuses.

Ce à quoi ressemblait la terre quand Yacouba est revenu – Crédit : Loukmane Sawadogo

Alors que les habitants du village fuyaient massivement ces terres désolées, Yacouba Sawadogo a choisi le chemin inverse pour tenter « l’impossible » : ramener la vie au village.

« Il avait alors trente ans et il a réussi le prodige de tenir, de vivre seul et isolé. Yacouba a voyagé dans le Sahel entier pour trouver des réponses à ses questions. Il fit renaître une technique depuis longtemps abandonnée, néanmoins connue des vieux paysans du Sahel : le zaï. Cette technique consiste à creuser manuellement des trous pour y collecter de l’eau et des matières organiques. » explique Damien Deville dans son livre

Crédit : Loukmane Sawadogo

Yacouba a dû frapper les rocailles sous un…

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Auteur: Laurie Debove