Salaberry-de-Valleyfield (Canada), correspondance
« Maintenant, quand on fait des entretiens d’embauche, c’est sur l’herbe que ça se passe. » Audrée Boudreau se met près de la verdure quand elle recrute. Auparavant, à la place de ce petit sentier vert qui jouxte les bureaux de son association, à Salaberry-de-Valleyfield, près de Montréal, il y avait du goudron. « C’était le parking ici, ça change pas mal ! » Désormais, les plantes indigènes ont pris possession des lieux. « Ça prend vite de l’ampleur. On a des abeilles, pas mal d’insectes… c’est une petite jungle. »
Pour transformer ce lieu goudronné de 300 m2 en îlot végétal, Audrée et près de quatre-vingts autres bénévoles ont dépavé. La mairie, partenaire du projet local porté par le conseil régional de l’environnement de la Montérégie, est venue casser le revêtement, puis les participants ont retiré, à la force des bras, les blocs de goudron. « On avait la partie la plus fun, finalement ! » raconte l’agente de vie de quartier. Ensuite, de la terre a été déversée et les bénévoles ont planté. « C’était un îlot de chaleur et là il y a des plantes, des arbres. On sent la fraîcheur quand on passe. »
Des participants au projet plantent des arbres là où le goudron a été retiré. © Conseil régional de l’environnement de Montérégie
Mieux réguler les eaux de pluie
À l’origine de Sous les pavés, le Centre d’écologie urbaine de Montréal (Ceum), un organisme sans but lucratif qui tente de transformer l’espace public « par et pour les citoyens ». Il porte ce projet de déminéralisation de l’espace urbain depuis 2017, date du premier dépavage, à Montréal. Depuis, ils en ont lancé une quinzaine. Dans les villes qui le souhaitent, Sous les pavés part à l’assaut des stationnements trop grands ou de cours d’écoles bétonnées, pour « se libérer de l’asphalte », comme l’explique sa directrice générale, Véronique Fournier. « L’idée, c’est de rendre la ville plus écologique, transformer le milieu de vie. On part du constat que dans nos villes, tout a été construit en minéralisant et tous les espaces verts ont déjà été plantés. Il faut donc gagner des mètres sur le béton. »
Cela a plusieurs avantages, notamment d’améliorer l’absorption de la pluie par les sols. En ville, près de 60 % des eaux de pluie ruissellent dans les égouts, qui peuvent vite saturer en cas d’intenses précipitations. « En remettant de la verdure, on s’assure que le sol soit…
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Auteur: Alexis Gacon Reporterre