Au Canada, un milliard de mollusques ont été « cuits » par la canicule

13 juillet 2021 à 09h59,
Mis à jour le 13 juillet 2021 à 13h49

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Climat
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Au troisième jour de la vague de chaleur dans l’ouest canadien, Christopher Harley a senti la catastrophe, avant même que ses yeux ne la constatent. Après quelques pas sur la plage la plus proche de chez ce chercheur en biologie marine de l’université de Colombie-Britannique, en s’approchant des roches battues par la marée, une odeur familière de cuisine l’a fait sourciller. Le doute s’est rapidement estompé : « Les moules avaient cuit dans leur coquille », raconte-t-il, encore surpris.

« L’odeur m’a marqué. Je me suis dit que la situation était bien pire que je ne l’imaginais. D’habitude, à Lighthouse Park [un parc de West Vancouver] il y a une colonie luxuriante de moules, de palourdes ; désormais ça ressemble à un cimetière. »

Le chercheur a utilisé des images infrarouges et a constaté que sur les roches de Lighthouse Park, la température a grimpé au-dessus de 50 °C. Les moules peuvent tenir le coup au-dessus de 30 °C si cela ne dure pas trop, mais au-delà, précise-t-il, elles ne survivent pas.

Moules mortes par les chaleurs, retrouvées dans l’ouest canadien. © Christopher Harley

D’après ses calculs, au moins 1 milliard de ces mollusques, qui vivent directement sur les côtes, ont péri. Pour en arriver à ce résultat, il a dénombré les pertes sur des petites zones, puis a multiplié celles-ci par la superficie de l’habitat de ces mollusques sur les côtes de la mer des Salish, qui recouvre les détroits de Géorgie, de Juan de Fuca et de Puget Sound. « Avec le temps, on apprendra probablement que ce calcul est encore sous-évalué, déplore-t-il. Lorsque je suis allé à Galiano Island [une île du détroit de Géorgie, entre le continent et l’île de Vancouver] j’ai vu l’équivalent d’un terrain de tennis, recouvert de moules et de bernacles, complètement éteint. »

Les moules reviendront, si la chaleur prend une pause

Les étoiles de mer, elles, ont plutôt bien tenu le choc, d’après le chercheur, même s’il a décompté quelques cadavres. « Elles peuvent se cacher sous les roches quand le mercure monte trop haut. » Christopher Harley a également trouvé certaines moules qui ont survécu, « étonnamment heureuses ».

Il soutient que les mollusques s’en remettront l’année prochaine, si le thermomètre ne perd pas le nord à l’été 2022. Et qu’il ne vient pas perturber la ponte, le moment de stress estival pour les moules,…

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Auteur: Alexis Gacon Reporterre