Au Carnet, les intimidations redoublent envers les anciens zadistes

Des pneus lacérés au couteau, des vitres brisées, des caravanes renversées et démolies à coups de masse, la bibliothèque détruite, de nombreux objets — dont des ordinateurs — volés, la cuisine collective dévastée, les murs arrachés… Lorsque les militantes et militants en lutte contre le projet du Carnet ont découvert leur lieu de vie, situé sur un terrain privé de la commune de Saint-Viaud, à quelques kilomètres de la zone humide menacée par le béton, ils ont été saisis de stupeur. En tout, les cabanes, trois caravanes et deux voitures ont été détruites.

« Un point de non-retour a été franchi », écrivaient-ils le 31 août sur Twitter. Ils dénonçaient « un acharnement » et « des tentatives d’intimidation ». Alors que la Zad a été expulsée il y a déjà plusieurs mois, en mars 2021, les zadistes ont observé « une recrudescence des violences physiques, psychologiques et matérielles depuis le début de l’été ».

À la suite de l’expulsion, certains s’étaient réfugiés dans un champ prêté par un paysan, soutien de la lutte. Sa ferme se trouve à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau de l’île du Carnet où pourrait s’implanter le site industriel. « Elle servait de base arrière, de lieu de repli et de repos », raconte à Reporterre Yoann Morice, un maraîcher très impliqué dans la lutte. Dans le champ, plusieurs structures légères avaient été construites. Trois caravanes avaient été déposées. « Cela nous permettait de rester à proximité et de surveiller la reprise possible des travaux. On avait l’intention de fonder une maison de la résistance », explique le membre du collectif Stop Carnet.

« Un climat de tension est en train de s’installer »

Cet été, tout s’est gâté. Les actes malveillants se sont multipliés. Début août, un cocktail Molotov a été lancé à l’entrée de la route qui mène à la ferme. Une semaine plus tard, près de 30 tonnes de foin ont été incendiées juste à côté des bâtiments. Plusieurs départs de feu ont été constatés. Fin août, les dégradations ont passé un cran supplémentaire. Les militantes et les militants n’ont pas hésité d’ailleurs à parler de « carnage »….

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Auteur: Gaspard d’Allens (Reporterre) Reporterre