15 mai 2021 à 10h02,
Mis à jour le 15 mai 2021 à 19h11
Durée de lecture : 5 minutes
Valparaíso (Chili), correspondance
Le Chili entre dans un week-end électoral historique : ces 15 et 16 mai, les Chiliens sont appelés aux urnes pour élire les membres de l’Assemblée constituante. Après avoir approuvé à 78,28 % le principe d’une nouvelle Constitution lors du référendum d’octobre 2020, le peuple chilien doit désormais élire les 155 membres de l’Assemblée, qui aura douze mois pour rédiger le nouveau texte. En août 2022, un autre référendum — au vote obligatoire cette fois-ci — approuvera ou rejettera la nouvelle Constitution.
L’écriture d’une nouvelle Constitution pour en finir avec l’ère Pinochet et le système néolibéral installé pendant sa dictature, les Chiliens l’ont arrachée au gouvernement du président milliardaire Sebastián Piñera après des semaines de mobilisations violemment réprimées fin 2019, et ayant provoqué la mort d’au moins vingt-sept personnes et des centaines de mutilés, selon un rapport accablant de l’Organisation des Nations unies (ONU). Ils ont également obtenu que l’Assemblée constituante soit paritaire et multiculturelle.
Pour la première fois, une Constitution va donc être rédigée par autant de femmes que d’hommes et par des représentants des neuf peuples originaires du Chili, qui ne sont pas reconnus dans la Constitution actuelle. Ainsi, 17 des 155 sièges seront réservés aux peuples autochtones longtemps méprisés, et toujours réprimés par l’État chilien. Les peuples autochtones, qui ont fortement participé aux manifestations de 2019 pour demander plus de droits et une reconnaissance de leurs terres ancestrales, représentent 12,8 % des Chiliens (soit un peu plus de 2 millions de personnes) qui se sont civilement reconnus comme des « originaires », d’après un recensement de 2017. Seuls ces derniers, inscrits comme « électeurs d’origine autochtone », pourront voter pour les candidats indigènes.
« Une Assemblée constituante maintenant ! » demande cette Chilienne lors d’une manifestation en 2019.
« C’est un peu une élection dans l’élection, dit à Reporterre Gabriela Calderón, candidate pour le peuple diaguita. On nous a assignés des règles différentes aux candidats non autochtones, comme si on était des candidats locaux et non nationaux. Évidemment, nous faisons campagne sur nos territoires autochtones pour qu’aillent voter les membres de notre communauté, mais les enjeux sont…
La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Marion Esnault Reporterre