Au cœur de la littérature antisémite (2) : les mythes de la subversion juive

Les médias dominants et le personnel politique – de Renaissance au FN/RN en passant par LR – prétendent que l’antisémitisme serait passé à gauche. Outre son manque de fondement repéré de longue date par les chercheurs en science politique, cette stratégie de disqualification – promue il y a déjà une vingtaine d’années par Pierre-André Taguieff ou Alain Finkielkraut – a pour effet de dissimuler la persistance, et même le développement, d’un « énorme édifice antisémite », composé de plusieurs dizaines de maisons d’édition, qui prospère à l’ombre des droites radicales. 

La littérature antisémite écrite, en 2023, ce sont des centaines d’ouvrages, des livres réédités ou produits et diffusés par des équipes discrètes liées à différents courants de l’intégrisme catholique et des droites radicales contre-révolutionnaires ou nationales-socialistes. Dans une série d’articles que vous propose Contretemps, le spécialiste des extrêmes droites René Monzat, auteur de nombreux ouvrages au cours des quatre dernières décennies, donne un aperçu de cette littérature, à laquelle contribuent sept familles de thématiques antisémites entrecroisées.

Le cinquième volet de notre voyage dans l’antisémitisme contemporain concerne la thématique de de la subversion juive, quatrième des sept familles de la littérature antisémite. La mythologie de la subversion s’articule, se combine ou fusionne avec les mythologies de la domination juive étudiées dans un article précédent : les juifs ne se contenteraient pas d’organiser « par en haut » leur domination sur les sociétés traditionnelles, elles les dissoudraient aussi « par en bas ». Ce discours repose sur le même préjugé développé en panique morale : les juifs cohérents et volontaires chercheraient à subvertir, désagréger et amollir les sociétés en vue de rester demain le seul groupe homogène apte à les dominer. 

***

La…

La suite est à lire sur: www.contretemps.eu
Auteur: redaction